L’Insee a relevé à 0,8 % sa prévision de croissance du PIB français pour 2025, contre 0,6 % initialement annoncés.
Croissance : l’Insee relève ses prévisions pour 2025

Le 11 septembre 2025, l’Insee a publié sa Note de conjoncture, apportant une mise à jour significative de ses prévisions pour l’économie française. L’institut estime désormais que la croissance atteindra 0,8 % en 2025, contre 0,6 % prévu au printemps.
Ce relèvement repose sur de meilleures performances trimestrielles que prévu, avec un PIB en progression de 0,3 % au deuxième trimestre, et des anticipations de +0,3 % au troisième trimestre puis +0,2 % au quatrième. Si la révision constitue un signal positif, elle ne masque pas l’essoufflement général qui affecte la France, où la confiance des ménages et des entreprises reste faible, freinant la dynamique de long terme.
Croissance révisée : un acquis de croissance plus favorable, mais des perspectives limitées
L’Insee justifie ce relèvement par la mécanique statistique d’un acquis de croissance plus important qu’envisagé. Après +0,1 % au premier trimestre, le PIB a progressé de 0,3 % au deuxième trimestre, ce qui a relevé la base annuelle. « Le PIB augmenterait ainsi de 0,8 % sur toute l’année 2025 [...] mais essentiellement parce que quelques branches maintiennent l’activité à flot », précise la Note de conjoncture publiée le 11 septembre.
L’institut prévoit désormais une hausse de 0,3 % du PIB au troisième trimestre puis de 0,2 % au quatrième, confirmant un rythme faible mais positif. Ce scénario, bien que légèrement meilleur, demeure inférieur aux attentes européennes.
Conjoncture atone : déficit de confiance et incertitudes politiques
Malgré la révision, l’Insee insiste sur le climat économique dégradé. Les ménages demeurent prudents, privilégiant l’épargne à la dépense, tandis que les entreprises repoussent leurs investissements.
L’Insee détaille les branches qui contribuent à maintenir l’activité. Le tourisme, stimulé par une fréquentation toujours élevée, représente un levier important pour la croissance française. De même, l’aéronautique bénéficie d’un cycle de commandes soutenu, malgré les tensions persistantes sur les chaînes de production. L’immobilier, bien que globalement en repli, conserve certains segments résilients, tandis que l’agriculture profite de récoltes stables.
Cette configuration permet à la France d’afficher une progression annuelle supérieure à celle initialement prévue par le gouvernement, qui tablait sur 0,7 %. Cependant, cette révision ne change pas la nature des difficultés structurelles. Les investissements productifs stagnent, la consommation reste contrainte et la politique budgétaire sera confrontée à l’arbitrage entre soutien à l’activité et maîtrise des déficits. Ainsi, si la nouvelle prévision de 0,8 % est saluée comme une amélioration, elle traduit davantage une résistance sectorielle qu’un véritable rebond de l’économie française.
