La coopérative Villages Vivants lance une nouvelle levée de fonds citoyenne d’un objectif de 1,5 million d’euros, destinée à financer la réouverture de commerces et lieux de vie dans les campagnes françaises.
Villages Vivants : nouvelle levée de fonds citoyenne pour redonner vie aux villages de France
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Published on 10 octobre 2025 8h12
2,5 MILLIONS €Villages Vivants a déjà rassemblé 2,5 millions d’euros depuis sa fondation
Le 4 septembre 2025, la coopérative Villages Vivants a officiellement donné le coup d’envoi de sa campagne « Entrez, c’est ouvert ! », une levée de fonds citoyenne visant à mobiliser 1,5 million d’euros d’ici la fin de l’année. L’opération s’inscrit dans la continuité du modèle que la société développe depuis 2018 : acheter, rénover et louer des locaux vacants en milieu rural pour y réimplanter des commerces essentiels comme des cafés, boulangeries, auberges ou librairies.
Une levée de fonds pour faire revivre les villages français
« Depuis sept ans, la coopérative œuvre pour créer ou maintenir des activités dans les territoires ruraux », rappellent Raphaël Boutin-Kuhlmann et Sylvain Dumas, co-fondateurs de Villages Vivants, dans l’éditorial du dossier de presse officiel. Ces dirigeants soulignent qu’un village sans commerce « est un village triste et divisé ». D’où l’urgence de réinventer, à travers l’investissement collectif, un modèle immobilier au service de la vie locale.
Basée à Crest (Drôme) et Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), la coopérative compte 16 salariés et s’appuie déjà sur plus de 800 sociétaires et porteurs de titres participatifs. Depuis sa création, 28 lieux ont vu le jour dans treize départements du quart sud-est de la France, abritant 225 emplois et plus de 10 000 m² de patrimoine rural réhabilité, selon le dossier de presse.
Investir localement : un acte citoyen et coopératif
Le principe de cette levée de fonds repose sur un mécanisme coopératif simple : chaque citoyen peut devenir sociétaire de Villages Vivants en souscrivant une part sociale à partir de 100 €, récupérable après cinq ans. Cette épargne ouvre un droit de vote à l’assemblée générale et permet de participer directement aux décisions de la coopérative. En parallèle, les particuliers peuvent acquérir des titres participatifs d’une valeur unitaire de 1 000 €, rémunérés à 1 % par an pendant sept ans, sans droit de vote mais avec un retour financier encadré. Ces placements bénéficient en outre du label Finansol, obtenu en 2025, gage de transparence et de solidarité et donnent également droit à une réduction d’impôt de 25 % dans le cadre du dispositif IR-PME ESUS.
Cette épargne coopérative permet à Villages Vivants d’acquérir de nouveaux biens immobiliers et de les mettre à disposition de porteurs de projets collectifs : associations, SCOP ou SCIC. Anne-Sophie Daudon, responsable du parcours immobilier, résume la philosophie du modèle : « Les entrepreneurs en collectifs qui ont un projet d’utilité sociale en milieu rural peuvent faire appel à Villages Vivants pour acheter un local qu’ils ont identifié. Ainsi, ils deviennent locataires de Villages Vivants, dans un rapport équilibré et solidaire. »
Grâce à ce fonctionnement, l’immobilier est sorti des logiques spéculatives pour devenir un bien commun. L’ensemble des bénéfices est intégralement réinvesti : « 100 % des résultats sont mis en réserve chaque année », précise la coopérative dans son rapport d’activité.
Villages Vivants : une levée de fonds porteuse d’impact social et économique
Cette levée de fonds s’inscrit dans une stratégie de développement à long terme. L’objectif pour 2027 est d’atteindre 5,4 millions d’euros collectés et 2 000 sociétaires, selon le dossier de presse de septembre 2025. À ce jour, Villages Vivants a déjà rassemblé 2,5 millions d’euros depuis sa fondation et détient près de 9,6 millions d’euros d’actifs immobiliers.
Le modèle fait ses preuves : dans les territoires où la coopérative agit, les effets économiques sont mesurables. Les commerces rouvrent, les habitants se réapproprient les lieux publics, et les collectivités locales trouvent des partenaires stables. « Ces lieux sont de véritables leviers pour maintenir la vie et rénover le patrimoine ancien », souligne Sylvain Dumas dans une interview à BrefEco.
L’impact est également social. En moyenne, chaque projet porté par la coopérative génère plusieurs emplois et des espaces de convivialité souvent absents des villages depuis des années. Or, selon l’Insee, 62 % des communes françaises ne disposent d’aucun commerce, contre 25 % en 1980. « Notre objectif est de revitaliser la vie économique locale, de retrouver du lien social et de préserver le patrimoine rural », détaille la coopérative. Elle ambitionne d’ouvrir à terme une dizaine de nouveaux lieux dans les régions Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne et Occitanie, dont plusieurs cafés-épiceries et auberges de village.
Comment participer à la levée de fonds de Villages Vivants ?
La souscription est entièrement en ligne sur la plateforme sécurisée de Villages Vivants. Le processus s’effectue en moins de cinq minutes : création d’un compte, choix du nombre de parts sociales, téléchargement des pièces justificatives et validation du paiement. Le montant minimal de participation est fixé à 100 €, sans frais supplémentaires.
Chaque sociétaire devient copropriétaire d’un patrimoine collectif et peut suivre l’avancement des projets financés. La gouvernance repose sur le principe « une personne = une voix », quel que soit le montant investi en parts sociales. La coopérative rappelle que les parts ne génèrent pas de dividende, mais servent exclusivement à développer de nouveaux lieux.
Villages Vivants, labellisée Entreprise Solidaire d’Utilité Sociale (ESUS), illustre une autre manière d’investir : une épargne locale, concrète et durable, au service du bien commun. « Investir ici, c’est choisir un avenir collectif », résume la campagne Entrez, c’est ouvert !.