Tesla voit son bénéfice net plonger de 37 % au troisième trimestre 2025, une chute spectaculaire qui contraste avec la progression de ses ventes. En cause : la hausse des coûts de production, les droits de douane imposés sur ses véhicules et composants, et la diminution des revenus liés aux crédits réglementaires.
Tesla vend plus de voitures mais gagne moins d’argent

Le 22 octobre 2025, Tesla a publié ses résultats trimestriels, confirmant la chute de son bénéfice malgré un chiffre d’affaires record. Le constructeur américain, figure emblématique du secteur automobile, illustre les tensions actuelles entre croissance des ventes et baisse de la rentabilité.
Tesla : des ventes record mais un bénéfice en forte baisse
Les résultats du troisième trimestre 2025 révèlent un paradoxe flagrant : Tesla affiche un chiffre d’affaires record de 28,1 milliards de dollars, en hausse de 12 % sur un an selon Stock Titan. Pourtant, le bénéfice net selon les normes GAAP s’effondre à 1,37 milliard de dollars, soit une chute de 37 % sur un an. La marge brute recule également, à 18 % contre plus de 19,8 % précédemment.
Malgré cette contraction, les ventes mondiales ont progressé : 497 099 véhicules ont été livrés au cours du trimestre, d’après Teslarati. Ce record ne suffit cependant pas à compenser l’érosion des marges. Comme le résume Reuters, la stratégie d’expansion rapide de Tesla a été freinée par des coûts supérieurs aux prévisions et une rentabilité en berne.
Plusieurs analystes soulignent que les pressions sur les coûts touchent désormais tout le secteur automobile, déjà confronté à la hausse des matières premières et aux répercussions des politiques commerciales américaines. Pour Tesla, ces contraintes s’ajoutent à la forte inflation salariale et à la complexité logistique de ses usines réparties entre les États-Unis, la Chine et l’Europe. Ainsi, la dynamique de vente ne suffit plus à préserver la rentabilité globale du constructeur.
Coûts, droits de douane et crédits en baisse : les causes d’une rentabilité fragilisée
Les résultats détaillés de Tesla montrent que la chute du bénéfice provient principalement d’un effet ciseau entre hausse des dépenses et baisse des revenus annexes. D’après le rapport financier publié par Stock Titan, les coûts d’exploitation ont augmenté de plus de 50 % en raison de dépenses accrues en recherche et développement, de rémunérations en actions et d’investissements massifs dans l’intelligence artificielle. Mais c’est surtout l’effet des droits de douane qui frappe le constructeur : le directeur financier, Vaibhav Taneja, a évoqué un coût global de plus de 400 millions de dollars sur le trimestre, un poids considérable sur le résultat net , selon The Fool.
Parallèlement, les revenus tirés des crédits réglementaires — historiquement une source non négligeable de profit pour Tesla — ont reculé de près de 45 %, passant de 739 millions à 417 millions de dollars, selon Reuters. En d’autres termes, la société a subi un double choc : une hausse brutale de ses coûts et une réduction de ses revenus accessoires, aggravant mécaniquement la baisse du bénéfice.
Elon Musk ne lâche rien
Face à ces défis, Tesla ajuste sa stratégie. Elon Musk a réaffirmé sa volonté d’accélérer la production de véhicules plus abordables, notamment les versions « Standard » de la Model 3 et de la Model Y, afin de renforcer les volumes sans dépendre uniquement du haut de gamme. Toutefois, cette orientation comporte un risque : chaque baisse de prix réduit davantage la marge unitaire, accentuant la tension sur les résultats futurs. Pour compenser cette pression, l’entreprise mise sur de nouveaux relais de croissance : robotaxis, intelligence artificielle embarquée et robot humanoïde Optimus. Ces projets, bien que coûteux, illustrent la transformation de Tesla en entreprise technologique à part entière. Selon Teslarati, ces investissements expliquent une part significative de la hausse des dépenses opérationnelles.
Elon Musk, cité par The Fool, affirme que « Tesla continue de construire son avantage technologique » et que les efforts actuels « poseront les bases de la prochaine décennie ». Cependant, les marchés attendent désormais une rentabilité tangible : les actions Tesla ont reculé de 6 % à la Bourse de New York à l’annonce des résultats.
