Le concept de cotransportage s’impose comme un moyen flexible et accessible pour arrondir ses fins de mois : des particuliers utilisent un trajet déjà prévu pour livrer les courses d’un voisin ou d’un habitant du même secteur, et perçoivent une rémunération simple. Cet article explore ce phénomène, ses mécanismes, ses gains potentiels, mais aussi ses limites et points de vigilance.
Cotransportage : comment arrondir ses fins de mois en livrant des courses

Face à la montée des coûts, de plus en plus de Français se tournent vers le cotransportage pour générer un revenu complémentaire sans bouleverser leur quotidien. Ce modèle, inspiré du covoiturage, consiste à utiliser un déplacement de toute façon prévu pour transporter les achats d’un tiers, et ainsi gagner de l’argent, ou du moins limiter ses dépenses.
Comment fonctionne le cotransportage
Le terme cotransportage désigne une pratique où un particulier profite d’un trajet déjà prévu pour livrer à une autre personne des courses ou colis. Le fonctionnement est souvent le suivant : on s’inscrit sur une plateforme dédiée (application mobile ou site web), on visualise une livraison proposée sur son trajet, on accepte, on récupère la commande en magasin ou au drive, puis on la livre à domicile.
Par exemple, la plateforme Shopopop indique que « pour chaque livraison effectuée, vous recevez en moyenne 6 € dans la cagnotte de l’app’ ». Une enquête réalisée en 2024 indique que 73 % des Français sont « plus à l’aise à l’idée de transporter les courses d’un particulier que de prendre un passager en covoiturage ». Ainsi, cette activité permet de générer un complément d’argent tout en optimisant un trajet déjà effectué.
Les avantages pour arrondir ses fins de mois
Un revenu complémentaire accessible
Les montants annoncés varient de 5 à 9 euros par livraison chez Shopopop, de 5 à 25 euros chez Tut Tut selon la taille du colis. Cela montre que même avec quelques courses, on peut ajouter quelques dizaines d’euros à ses revenus mensuels. Pour un conducteur régulier, accepter plusieurs missions par semaine peut devenir une source non négligeable de revenus supplémentaires.
Flexibilité et simplicité
Le cotransportage s’adresse à ceux qui souhaitent « arrondir leurs fins de mois » sans changer radicalement leur rythme de vie. On peut choisir les missions qui se placent sur son trajet et selon son emploi du temps.
Une dimension sociale et environnementale
Outre l’argent, cette activité véhicule aussi des bénéfices non financiers. Une étude Shopopop‑OpinionWay souligne que 78 % des sondés estiment que le cotransportage présente « un avantage financier » et 80 % qu’il est « positif pour l’environnement ». De plus, cela crée un lien social local en aidant des personnes qui ne peuvent pas se déplacer. Ainsi, pour un particulier en quête de flexibilité, ce modèle peut être séduisant.
Limites, risques et points de vigilance
Un revenu limité et non stable
Même s’il s’agit d’un moyen pour arrondir ses fins de mois, le cotransportage ne garantit pas une rémunération élevée. Selon Johan Ricault, cofondateur de Shopopop : « 95 % de nos utilisateurs vont percevoir moins de 1 000 euros, avec une moyenne qui oscille entre 400 et 500 euros à l’échelle d’une année » des propose repris par Bourseinside.fr. Cela montre que pour la plupart, l’activité reste un complément modeste.
Encadrement juridique et fiscal flou
Le code des transports définit le cotransportage comme « l’utilisation en commun, à titre privé, d’un véhicule terrestre à moteur effectuée à titre non onéreux, excepté le partage des frais, pour transporter des colis dans le cadre d’un déplacement qu’un conducteur effectue pour son propre compte ». Cette définition limite l’activité à du « partage de frais » et non une activité lucrative classique. Le risque est que l’activité soit requalifiée, ce qui génère incertitudes pour le cotransporteur.
Les coûts et l’effort parfois sous‑estimés
Même en acceptant une mission, le cotransporteur supporte ses frais de carburant, de véhicule, de temps. D’après un témoignage évoqué dans Le Monde : « Sur la plupart des livraisons, le client paie 9,90 euros et moi j’empoche 5 euros. Ça me permet de me faire un virement de 50 euros par semaine ». Cela montre que le gain brut peut être faible, et l’effort réel non négligeable. Mais cela démontre également des travailleurs « invisibles » et la faiblesse des rémunérations dans ce type d’activités flexibles. Cela invite à la vigilance : tout complément de revenu doit rester bien cadré, sans devenir un travail déguisé.
Limites imposées par les plateformes
Certaines plateformes instaurent des plafonds de gains ou de missions pour rester conforme à la notion de « partage de frais » et éviter une activité commerciale. Par exemple, mention d’un plafond social ou fiscal dans certains cas.