En France, nous pourrons « réduire de manière importante notre dépendance » au gaz russe d’ici 3 à 4 ans, a estimé Jean-Pierre Clamadieu, le président du conseil d’administration d'Engie, à l’antenne de France Inter le 7 mai 2022.
Pour Jean-Pierre Clamadieu, la France pourrait et devrait importer davantage de GNL
Se débarrasser du gaz russe ne sera pas possible ni à court terme ni à moyen terme. D’après l’estimation de Jean-Pierre Clamadieu, le président du conseil d’administration d'Engie, ce n’est qu’à un horizon de 3 ou 4 ans que la France pourra avancer dans cette direction. Et encore, il ne parle que de « réduire de manière importante notre dépendance », et non pas d’un arrêt pur et net des importations en provenance de ce pays. Jean-Pierre Clamadieu estime néanmoins qu’un tel arrêt soit possible « à terme ».
Comme l’a expliqué cet ingénieur issu de l’École des Mines dans un entretien à France Inter le 7 mai 2022, le gaz russe, qui arrive par un gazoduc, aurait pu être remplacé par du gaz naturel liquéfié (GNL), livré par bateau. « Mais on n’a pas d’importations de GNL suffisantes pour remplacer le gaz russe », a déploré le patron d’Engie. Cela, alors que la France dispose a priori de capacités de réception suffisantes, avec ses quatre terminaux méthaniers (deux sur la côte atlantique et deux sur la côte méditerranée).
La transition énergétique est une nécessité, estime Jean-Pierre Clamadieu
Au cours de cet entretien, Jean-Pierre Clamadieu a également réaffirmé la nécessité de la transition énergétique, notamment le biométhane, l’hydrogène ainsi que les renouvelables électriques. « D’ailleurs, la crise actuelle montre qu’il faut accélérer cette transition énergétique », a-t-il déclaré, faisant référence à la guerre russo-ukrainienne.
Interrogé sur le « bouclier tarifaire », enfin, Jean-Pierre Clamadieu a estimé que « protéger au moins les consommateurs les plus vulnérables est indispensable », tout en rappelant qu’il s’agit d’une mesure politique et que le soin de la prendre revient au gouvernement.