Baisse du chômage : les Français peu confiants envers Hollande

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Par Frédéric Latrobe Publié le 13 septembre 2012 à 17h58

Un résultat presque sans appel. Selon le sondage Tilder-LCI-OpinionWay de ce jeudi 13 septembre, 8 Français sur 10 (78 %) ne croient pas à une baisse du chômage d'ici un an, comme l'a déclaré le président de la République. Autre élément significatif du sondage, un électeur de François Hollande au second tour sur deux (51 %) n'y croit également pas.

Ces chiffres montrent que François Hollande est déjà pressé par le temps. Pressé d’agir et pressé de convaincre. À la façon de son prédécesseur, le président de la République a choisi de décliner sa rentrée sur le thème du volontarisme politique en prenant le pari d’inverser d’ici un an la courbe du chômage.

C’est une stratégie de communication à haut risque car elle peut se retourner durablement contre lui en cas d’échec. Mais surtout, c’est une stratégie qui repose sur la confiance ; or, la confiance ne se décrète pas et les Français sont visiblement résignés, toutes catégories confondues en terme de sexe, d’âge ou de CSP, y compris dans le camp des électeurs de gauche.

C’est donc la possibilité d’un vrai "changement" face à la crise qui est sérieusement mis en doute. François Hollande doit donc inventer en cette rentrée un discours de l’efficacité économique et une communication par la preuve qui seule pourrait inverser la courbe de confiance dans sa politique.

L'autre question du sondae concernait l'énergie en France. 78 % des Français ne consentiraient pas à une augmentation de l'électricité en contrepartie de l'arrêt de la production nucléaire. Ces résultats font écho à un paradoxe observé depuis longtemps. Pour les Français, réduire la part du nucléaire, pourquoi pas…mais, en subir les conséquences, notamment sur la cherté de l’électricité, la réponse est non.

Or, ce refus risque de se renforcer : par rapport à mars 2011, date à laquelle la même question a été posée, le non à une augmentation du coût de l’électricité pour sortir peu à peu du nucléaire a progressé de 6 points. Cette tendance devrait se poursuivre en raison de la crise et de la pression sur le pouvoir d’achat.

Dans les faits, le discours sur la transition énergétique, avec ses conséquences financières pour les ménages, a donc du mal à résister à l’impact de la crise. La pédagogie sur l’environnement, sujet du temps long, ne prend donc pas pour l’instant dans le temps court de l’urgence économique.

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Ancien chef du service politique à BFM Radio, Frédéric Latrobe est aujourd'hui directeur associé chez Tilder, un des leaders du conseil en communication pour les Directions Générales des grandes entreprises.

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