Pascal Lamy, ancien directeur général de l'OMC, l'Organisation Mondiale du Commerce, a fait une déclaration qui risque de faire l'effet d'une poudrière. Pour lui, le chômage est tel qu'il faut revoir le principe du Smic, quitte à instaurer un système de « petits boulots » qui seraient payés moins que le minimum légal.
Un constat simple mais une solution difficile socialement
Pour Pascal Lamy, la question est simple : « un petit boulot, c'est mieux que pas de boulot. » comme le rapporte le journal Le Figaro ce jeudi 3 avril 2014. Une idée qui a déjà été tentée à de nombreuses reprises mais qui n'a pas marché.
Car le principe serait tout à fait faisable, il suffirait d'instaurer une exception pour certains petits boulots (encore faut-il définir ce qu'est un « petit boulot ») et permettre aux patrons de payer ces salariés moins que le Smic.
Il y a eu le CPE et, avant cela, le « Smic jeunes » d'Edouard Balladur, mais toutes ces réformes avaient été abandonnées à la suite de la mobilisation massive dans les rues. Il y a donc un risque de casse sociale très fort.
Le risque existe, mais il faut passer outre
Pascal Lamy est bien conscient de ne pas « être en harmonie avec une bonne partie de ses camarades socialistes » (et sans doute avec la population française) mais la réalité est bien là : le chômage est trop élevé et ce serait une manière de pallier le problème. Car ce n'est pas forcément une solution.
« Il faut accepter de franchir les espaces symboliques de ce type pour rentrer dans la réalité et la transformer » estime M. Lamy dans ses propos rapportés par Le Figaro. Et puis, d'ailleurs, l'opinion publique n'a pas toujours raison : « Ce n'est parce qu'une réforme n'a pas marché ou parce qu'on a reculé devant la pression de l'opinion que c'est une mauvaise idée. »
Car, au fond, comme il le dit lui-même, sans les réformes ratées puis reprises au cours de l'histoire « on serait encore au Moyen-Âge ». En voilà du débat philosophique...