Assurances affinitaires : le gendarme du secteur fait un rappel à l’ordre

L’ACPR, gendarme du secteur des assurances, tire la sonnette d’alarme face à l’augmentation des plaintes concernant les assurances affinitaires, qui représentent 18% des litiges en 2022.

Anton Kunin
Par Anton Kunin Modifié le 7 mars 2024 à 10h52
assurances affinitaires
20%Dans le secteur des assurances affinitaires, le rapport sinistres sur primes (S/P) est de 20% seulement.

Des garanties insuffisantes et mal expliquées aux consommateurs

Vous avez certainement souscrit, sinon entendu parler des assurances affinitaires, ces assurances contre les dommages et le vol qu’on vous propose souvent lorsque vous achetez un objet high-tech (smartphone, ordinateur, tablette). Selon les informations du Parisien, en 2022, ces assurances ont comptabilisé 18% de l’ensemble des litiges avec les assureurs.

Selon Grégoire Vuarlot, directeur du contrôle des pratiques commerciales à l'ACPR, interviewé par Le Parisien, le principal grief des consommateurs réside dans le décalage entre les attentes et la réalité des services proposés. Les garanties, souvent vendues par des non-professionnels de l'assurance, s'avèrent insuffisantes et mal expliquées, laissant les clients dans l'ignorance des conditions réelles de leur couverture. Cette situation est exacerbée par des franchises élevées ou des exclusions de garantie trop restrictives, rendant la protection quasi illusoire.

Les assurances affinitaires, un pactole pour les assureurs

Et les constats accablants concernant les assurances affinitaires ne s’arrêtent pas là. Le rapport sinistres sur primes (S/P), indicateur clé de la proportion des cotisations reversées aux assurés sous forme d'indemnisations, révèle une réalité choquante. Avec un taux oscillant entre 15 et 20%, voire tombant à 5% dans certains cas, les assurances affinitaires affichent un déséquilibre flagrant au détriment des consommateurs. À titre de comparaison, les assurances obligatoires telles que l'automobile ou la multirisque habitation reversent entre 80 et 85% des cotisations en indemnisations. Cette situation, qualifiée d'« alerte rouge » par Grégoire Vuarlot, souligne un manque flagrant d'intérêt pour le client de la part des assureurs affinitaires.

Face à ce constat accablant, l'ACPR appelle à une prise de conscience et à une réforme du secteur. Les assureurs doivent revoir leurs pratiques, en mettant l'accent sur la transparence, l'adéquation des garanties proposées avec les besoins réels des clients, et une juste répartition des bénéfices, exige l’ACPR. Grégoire Vuarlot prévient que l'autorité de régulation n'hésitera pas à prendre des mesures drastiques contre les acteurs ne respectant pas ces principes, comme en témoigne l'interdiction temporaire infligée à Indexia pour ses pratiques douteuses.

Anton Kunin

Après son Master de journalisme, Anton Kunin a rejoint l'équipe d'ÉconomieMatin, où il écrit sur des sujets liés à la consommation, la banque, l'immobilier, l'e-commerce et les transports.

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