Depuis dix ans, la taxe foncière n’a cessé de grimper dans de nombreuses villes françaises. Une analyse approfondie de franceinfo, appuyée sur les données publiques de la Direction générale des finances publiques (DGFiP), révèle une flambée spectaculaire dans certaines communes, où les propriétaires ont vu leurs impôts locaux bondir de plus de 60 % entre 2015 et 2025.
Les 10 villes où la taxe foncière flambe depuis dix ans

Publié le 14 octobre 2025, le rapport interactif de franceinfo sur la taxe foncière met en lumière une évolution préoccupante du fardeau fiscal pour les foyers propriétaires. En une décennie, l’augmentation moyenne atteint +39 % sur le territoire, une donnée confirmée par la DGFiP. Ce constat intervient alors que plusieurs métropoles affichent des hausses nettement supérieures à la moyenne nationale, illustrant une tendance lourde à la pression immobilière et budgétaire dans les grandes villes françaises.
1. Paris, Lyon, Grenoble : le trio des hausses records
Paris affiche une augmentation de +67,3 % de sa taxe foncière sur dix ans, selon les chiffres compilés par franceinfo à partir des données de la DGFiP. Cette explosion s’explique en partie par la forte revalorisation des bases locatives décidée en 2023 et par le relèvement du taux voté par la Ville. « Cette hausse exceptionnelle est liée à un besoin de financement accru pour les investissements municipaux », a précisé la mairie de Paris dans une déclaration. À Lyon, la progression atteint +59 %, tandis que Grenoble frôle les +55 %, selon franceinfo.
Ces augmentations ont eu un impact direct sur les ménages, en particulier les classes moyennes propriétaires d’un seul logement. L’économiste Éric Heyer (OFCE) rappelle sur BFMTV que « la taxe foncière est devenue un marqueur des inégalités territoriales, car elle pèse davantage dans les villes où le marché immobilier s’est envolé ».
2. Des moyennes trompeuses : de fortes disparités entre les communes
Au-delà des métropoles, certaines villes moyennes enregistrent également des bonds spectaculaires. Tours connaît une hausse de +48 %, Angers de +46 %, et Saint-Étienne de +43 %. À titre de comparaison, la progression moyenne sur la période 2015–2025 s’établit à +39 % à l’échelle nationale, mais les écarts demeurent considérables. Certaines petites villes comme Bourges ou Tarbes ont limité la hausse à environ +25 %, tandis que d’autres, telles que Limoges ou Nîmes, dépassent les +50 %.
Le site franceinfo note par ailleurs que « les communes ayant relevé leur taux après 2020 sont celles où la progression est la plus marquée ». Cette tendance traduit un phénomène structurel : le manque de dotations de l’État a poussé de nombreux conseils municipaux à ajuster leurs taux d’imposition locaux pour équilibrer leur budget.
3. Une pression fiscale durable pour les foyers propriétaires
Dans son édition du 14 octobre 2025, Le Figaro souligne que la taxe foncière constitue désormais « l’un des impôts les plus dynamiques » du pays. En dix ans, sa recette globale a augmenté de 52 %, selon les chiffres communiqués par la DGFiP. Cette évolution n’est pas sans conséquence pour les foyers : un propriétaire d’un bien moyen évalué à 200 000 € payait environ 1 020 € de taxe foncière en 2015 ; il s’acquitte désormais d’environ 1 470 € en 2025, soit 450 € de plus par an.
Les hausses les plus fortes se concentrent dans les villes où la base locative cadastrale a été revalorisée rapidement, souvent dans les zones attractives. Le média rappelle que « la réforme des bases de calcul prévue pour 2026 pourrait encore accentuer les écarts ». La DGFiP, interrogée par franceinfo, confirme que « les bases seront révisées de manière à refléter plus fidèlement la valeur locative réelle des biens », sans toutefois annoncer de plafonnement.