Austérité : prévisions de croissance à la baisse et recherche d’économies

Moins de croissance et moins de recettes fiscales, l’année 2024 se complique pour le ministre de l’Economie. L’Etat peut-il alléger ses dépenses ? La croissance peut-elle tomber plus bas ?

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Par Charles Sannat Publié le 20 février 2024 à 10h30
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1%La croissance de la France a été revue à 1% pour 2024.

Certainement et c’est bien pour cela que Bruno Le Maire, notre mamamouchi de Bercy a annoncé dimanche 18 février 2024 en grande pompe sur TF1 qu’il révisait la croissance économique 2024 de la France à 1 % au lieu de 1.4 % dans le budget initialement prévu.

Pour la Commission Européenne, la croissance sera de 0.8 %. Pour l’OCDE, la France devrait atteindre 0.6 % de croissance.

A mon sens si nous évitons la récession et que nous nous maintenons à 0, 0+ un pouième, ce sera un exploit tant la situation économique devient très compliquée car plusieurs facteurs négatifs rentrent en résonance les uns avec les autres.

Vous avez la hausse des taux, les coûts de la guerre en Ukraine, le choc énergétique qui n’est pas terminé, le fait que nous soyons enferrés dans un planning de transition énergétique totalement intenable, les incertitudes au Moyen-Orient, les tensions avec la Chine et Taïwan, une année électorale peu propice aux grandes décisions, une crise bancaire larvée, une chute des investissements, et chose moins perceptible mais fondamentale, les Français qui ne veulent plus travailler et font tous semblant, ce qui se voit bien dans les dernières études notamment portant sur l’engagement au travail, en particulier celle de Gallup qui démontre que seuls 7 % des Français sont encore engagés au boulot… autant dire plus personne (source ici).

Il est impossible de redresser un pays si personne ne veut plus travailler. Il est impossible de redresser un pays si les entrepreneurs n’investissent plus (parce que les taux sont élevés, parce que les normes et procédures sont décourageantes, parce que l’on ne trouve plus de personnel). Il est impossible de redresser un pays dans ces conditions et avant même de le redresser il est impossible d’espérer le voir faire une croissance significative.

Alors Bruno Le Maire, va y aller comme à chaque fois, par itération et progressivement nous allons baisser les prévisions de croissance. Tout ceci est une vaste fumisterie.

Vous êtes en train de contempler l’effondrement des économies européennes et celle la France en particulier.

Il faudrait prendre des mesures si énergiques pour redresser le pays, qu’il est très peu probable que ce qui doit être fait soit fait. Nous sommes allés trop loin dans la démagogie, la facilité, l’assistanat, l’infantilisation et la déresponsabilisation des agents économiques et je ne vous parle même plus de l’empilement de toutes les règles.

Enfin, pour tout vous dire, c’est une année d’élections européennes et Bruno Le Maire ne va pas vous annoncer l’austérité et le serrage de ceinture avant les élections.

La vérité et la profondeur des coupes budgétaires, ce sera pour après les européennes !

C’est aussi sûr que le soleil qui se lève chaque matin !

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.

Préparez-vous !

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Charles SANNAT est diplômé de l'Ecole Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d'Etudes Diplomatiques et Stratégiques. Il commence sa carrière en 1997 dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l’Information-(secteur banque/assurance). Il rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé d'affaires et intègre la Direction de la Recherche Economique d'AuCoffre.com en 2011. Il rédige quotidiennement Insolentiae, son nouveau blog disponible à l'adresse http://insolentiae.com Il enseigne l'économie dans plusieurs écoles de commerce parisiennes et écrit régulièrement des articles sur l'actualité économique.

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