Concurrence : Rolex sanctionnée pour avoir interdit les ventes en ligne

Rolex écope d'une amende de plus de 90 millions d'euros

Rolex France a maintenu pendant plus de dix ans une interdiction de vente en ligne à ses distributeurs. De ce fait, l'Autorité de la concurrence, saisie par l'Union de la Bijouterie Horlogerie et le joaillier Pellegrin & Fils, a jugé cette pratique comme une « entente verticale restrictive de concurrence ». Elle souligne que « ces pratiques sont graves, car elles reviennent à fermer une voie de commercialisation, au détriment des consommateurs et des distributeurs » dans un marché où la vente en ligne connaît un essor croissant. Conséquence pour Rolex France : une amende de 91,6 millions d'euros.

Pour sa défense, le groupe suisse avait argué qu'il avait interdit à ses distributeurs la vente en ligne de ses montres de luxe pour préserver son image et éviter les contrefaçons. Un argument qui n'a pas réussi à faire pencher la balance en sa faveur. L'Autorité de la concurrence a estimé que l'interdiction totale de la vente en ligne n'était pas « proportionnée » en ajoutant que « les principaux concurrents de Rolex, eux-mêmes confrontés à ce type de risques, ont mis en place des solutions permettant de concilier vente en ligne et lutte contre la contrefaçon et la vente hors réseau ».

Rolex, leader indétrônable des montres de luxe

Fondée en 1905, Rolex est synonyme de prestige et d'innovation dans l'horlogerie de luxe. Connue pour ses montres de haute qualité, la marque suisse a bâti une réputation d'excellence et de fiabilité. Rolex détient près d'un quart des parts de marché (23,4 %) des montres de luxe, loin devant Omega (8,5 %) et Longines (6,6 %).

Cette amende représente presque une bouchée de pain pour le groupe Rolex, qui a affiché un chiffre d'affaires de plus de 10 milliards d'euros en 2022. Elle fait néanmoins partie des amendes les plus élevées infligées par le gendarme français. L'Autorité de la concurrence vise ainsi à préserver une concurrence équitable dans un marché souvent détenu par les mêmes enseignes depuis plusieurs décennies. Le message est clair.