Billets d’avion : l’augmentation des taxes sera contreproductive… et voici pourquoi !

Le gouvernement envisage d’augmenter les taxes sur les billets d’avion. Une manière de renflouer les finances publiques mises à mal en ce moment. Cependant, une étude vient de démontrer que la mesure serait contreproductive.

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Par Cédric Bonnefoy Publié le 13 novembre 2024 à 14h00
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Billets d’avion : l’augmentation des taxes sera contreproductive… et voici pourquoi ! - © Economie Matin
850 millions d'eurosL'augmentation des taxes sur les billets d'avion pourrait rapporter 850 millions d'euros par an à l'État.

Taxer davantage les billets d'avion n'est pas la bonne solution

L'augmentation des prix des billets d'avion suscite un vif débat au sein de l'industrie aérienne française, surtout depuis que le gouvernement prévoit de tripler la taxe de solidarité sur les billets d'avion (TSBA) à compter de janvier 2025. Cette mesure, visant à renflouer les caisses de l'État, pourrait engendrer des répercussions sur le trafic aérien, comme le révèle une étude récente de la Fédération Nationale de l'Aviation Marchande (Fnam).

En effet, selon la Fnam, le triplement de la TSBA risque d'entraîner une diminution du trafic de 2 % en 2025, notamment pour les aéroports régionaux. De plus, le barème de cette taxe sera revu de manière significative, avec une augmentation pour les vols domestiques et européens, où elle passera de 2,63 à 9,50 euros pour la classe économique. Pour les vols longs (plus de 5 500 km), le tarif grimpera de 7,51 à 40 euros. Ces modifications, si elles apportent à l'État un gain fiscal potentiel de 850 millions d'euros, pourraient être contrebalancées par une baisse de la fréquentation, réduisant, de fait, les recettes fiscales.

Les experts de la Fnam estiment que les pertes de trafic se traduiront aussi par une diminution des recettes fiscales pour l'État, estimées à 510 millions d'euros, ainsi que la destruction de 11 500 emplois dans un secteur déjà affaibli. Cette analyse s'appuie sur des exemples étrangers, comme l'Allemagne, où des hausses similaires ont entraîné des baisses de trafic. À l'inverse, d'autres pays européens comme l'Irlande, l'Italie et la Suède font marche arrière en allégeant leurs taxes sur le transport aérien pour soutenir la compétitivité du secteur.

Des liaisons régionales menacées

Outre l'impact économique, la hausse de la TSBA pourrait affecter la connectivité des régions françaises. L'Union des Aéroports Français (UAF) et la Fnam craignent une réduction des liaisons aériennes, particulièrement pour les vols low-cost qui desservent majoritairement les aéroports régionaux.

Selon les représentants de ces structures, la sensibilité au prix pour ces destinations est extrêmement élevée, et une augmentation des tarifs risque de dissuader de nombreux voyageurs. Les compagnies low-cost, en particulier, pourraient revoir leur offre, voire abandonner certaines liaisons jugées non rentables, ce qui affaiblirait l'économie touristique et la localisation d'entreprises en région.

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Cedric.bonnefoy

Cédric Bonnefoy est journaliste en local à la radio. À côté, il collabore depuis 2022 avec Économie Matin.

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