Budget d’austérité pour 2024 : où l’État fera-t-il des économies ?

Dans une démarche inédite depuis près d’une décennie, l’État français prévoit une réduction significative de ses dépenses pour l’année 2024. Gabriel Attal, ministre des Comptes publics, a en effet fait de la baisse des dépenses une priorité. Mais il refuse de parler de budget d’austérité…

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 17 juillet 2023 à 10h52
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800 MILLIONS €Le plan France 2030 dispose de 800 millions d'euros dédiés à la robotique.

Budget 2024 : un tournant dans la politique budgétaire de la France

En 2024, l'État français envisage de réduire ses dépenses de 4,2 milliards d'euros, une première depuis une dizaine d'années. Cette décision s'inscrit dans une volonté de rétablissement des finances publiques, avec un objectif clair : réduire la dette et les déficits publics. « Cette baisse marque un effort d'autant plus important que l'inflation devrait demeurer en 2024 au-dessus de 2 % », souligne le document que Les Echos a pu consulter.

La dette publique a en effet explosé, portée par les dépenses liées à la pandémie de Covid-19 mais aussi à la suite du bouclier tarifaire sur l’énergie. Désormais, la France doit composer avec une dette de plus de 3.000 milliards d’euros. Et, surtout, une dette supérieure à 100% du PIB. L’exécutif compte donc commencer à la réduire, ce qui ne sera pas chose aisée.

La fin du bouclier tarifaire sur l'énergie : le premier poste d’économies

Sur le front des économies massives, une dépense va être mise à contribution : le bouclier tarifaire. Il a coûté des dizaines de milliards d’euros, en particulier à cause de la guerre en Ukraine. Mais les prix de l’énergie, sur les marchés internationaux, se sont stabilisés. L’exécutif estime donc possible de le supprimer, ce qui va conduire à près de 30 milliards d’euros d’économies « à horizon 2025 ». Un bon point pour le budget du pays.

Mais, pour les ménages, c’est une très mauvaise nouvelle. Ils sont les premiers bénéficiaires de ce bouclier tarifaire, avec les petits commerçants. Sa suppression pré-annonce une forte hausse des factures énergétiques. Si les tarifs de l’énergie sur les marchés se sont stabilisés, il restent à des niveaux bien plus élevés qu’avant la pandémie et la guerre.

Le budget 2024 augmente certains crédits

S’il est question de faire des économies, ce ne sera pas partout. Selon le document, le budget 2024 va au contraire augmenter les crédits du ministère de la Transition écologique. 2,3 milliards d’euros de crédits de plus, du jamais vu. Une partie de ces crédits sont issus de la fin du bouclier tarifaire, qui dépendait justement de ce ministère. Et ce ne sera pas le seul ministère à être gagnant.

Soutient à l’investissement et à l’innovation, plan France 2030, justice, solidarité et insertion ou encore recherche et enseignement supérieur voient leurs crédits augmenter de quelques centaines de millions d’euros dans le budget 2024. Mais ils ne sont pas les grands gagnants des annonces.

L'enseignement et la défense, des secteurs privilégiés

Avec une hausse de budget de 3;9 milliards d’euros, selon le document consulté par Les Echos, c’est le ministère de l’Éducation qui touche le gros lot. Son budget grimpe de 3,9 milliards d’euros pour atteindre 64,2 milliards. En deux ans, ce sont plus de 7 milliards de plus que le budget destiné à l’enseignement scolaire a obtenus. Objectif, entre autres : « poursuivre et amplifier la revalorisation des rémunérations des professeurs grâce à la mise en oeuvre du pacte enseignant à compter de la rentrée 2023 ».

Et, sans surprise, la Défense voit également ses crédits augmenter. 47,2 milliards d’euros sont prévus dans le Budget 2024, soit 3,3 milliards de plus qu’en 2023.

Amélioration du recouvrement de taxes et impôts

La lutte contre la fraude devrait permettre de faire rentrer plus d’argent dans les caisses de l’État. La fraude sociale est ciblée, sans surprise, malgré son poids très inférieur à celui de la fraude fiscale. L’exécutif veut donc faire pression sur les fraudeurs afin d’assainir les finances publiques.

Et, pour ce faire, plus de contrôles et des nouveaux moyens ont déjà été annoncés voire implémentés. Cette mission devrait obtenir 300 millions d’euros de crédits en plus en 2024. Du moins, si le budget est adopté. Et il faudra attendre octobre 2024 pour le savoir...

Principales évolutions des dépenses dans le Budget 2024

Secteur Changement Montant (en milliards d'euros)
Dépenses globales de l'État Baisse -4,2
Bouclier tarifaire sur l'énergie Baisse -30 (à horizon 2025)
Planification écologique Augmentation +5 (ajoutés aux 2 déjà prévus)
Fonds vert Augmentation +1,3
Plan France 2030 Augmentation +1,6 (total de 7,7)
Enseignement scolaire Augmentation +3,9
Enseignement supérieur et recherche Augmentation +1
Défense Augmentation +3,3
Gestion des finances publiques Augmentation +0,3
Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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2 commentaires on «Budget d’austérité pour 2024 : où l’État fera-t-il des économies ?»

  • Et cette baisse des dépenses de 4.2MM c’est sur un total de combien? A combien cela ramènera t-il le déficit public ? Et par rapport aux intérêts de la dette cela pèse quoi ? Et quid des recettes?
    Bref! Comme dhab, un article d’amateur sans aucun intérêt. Et ça se dit spécialiste de l’économie 🙁

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  • Et en plus il censure!!!!
    Bravo le mec

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