Recours au conseil : l’État fait un bond de 31 % en 2024

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By Jehanne Duplaa Last modified on 29 octobre 2025 13h18
Recours au conseil : l’État fait un bond de 31 % en 2024
Recours au conseil : l’État fait un bond de 31 % en 2024 - © Economie Matin
31 %Le Projet de Loi Finances 2026 enregistre une hausse de 31 % des engagements de l’État envers les prestations de « conseils extérieurs » en 2024

La publication récente du document budgétaire consacré au recours aux « conseils extérieurs » par État français éclaire un basculement inattendu dans la gestion des dépenses publiques. Après des années de frilosité, l’État augmente ses engagements auprès des cabinets externes. Ce revirement invite à examiner le contexte, les secteurs concernés et les implications pour la gouvernance.

Un rebond significatif du recours au conseil par l’État

Le jaune budgétaire annexé au Projet de loi de finances pour 2026 mentionne une augmentation de 31 % des engagements de l’État envers les prestations de « conseils extérieurs » en 2024, rapporte Le Figaro. Cette donnée marque une inflexion importante après plusieurs années de réduction.
Pour mémoire, sur la période précédente, les dépenses observées de conseil avaient fortement diminué : entre 2022 et 2023, la facture était passée de 137 millions d'euros à 73 millions d'euros, soit une baisse de 47 %, rappelle Le Monde.

Les facteurs de cette montée du recours aux cabinets

Plusieurs dynamiques expliquent pourquoi l’État a relancé le recours au conseil. D’abord, la complexité croissante des chantiers publics — transformation numérique, réforme de l’administration, grands projets de modernisation — a pu nécessiter des expertises externes non disponibles en interne.
Ensuite, après la mise sous tension médiatique du phénomène des cabinets de conseil dans l’État (notamment à la suite de l’affaire McKinsey), une phase de réduction avait été amorcée, mais le rebond suggère un besoin structurel repéré.
Enfin, la hausse pourrait refléter une stratégie budgétaire : dans un contexte de contraintes, externaliser peut apparaître comme une réponse rapide, avec un recours au conseil comme levier de transformation.

Enjeux pour la gouvernance, les finances et les cabinets

Pour l’État, cette hausse de 31 % du recours au conseil pose d’abord une question de pilotage : quels critères d’engagement, quel suivi effectif des prestations ? Le recours au conseil sous-tend une relation contractuelle à haut risque, tant pour la transparence que pour la performance.
Sur le plan budgétaire, s’il s’agit d’un investissement, sa rentabilité reste à démontrer. L'État devra justifier que ce surplus de recours externe se traduit par des gains tangibles.
Pour les cabinets de conseil, cette hausse constitue une opportunité commerciale majeure. Mais l’exposition publique leur impose une vigilance accrue sur les résultats et la pertinence de leurs missions au service public. Enfin, sur le plan administratif, la montée du recours externe interroge l’évolution des compétences internes et la possible dépendance à des prestataires privés.

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