Un boom étonnant dans un contexte économique tendu : les restaurants avec buffet à volonté prospèrent malgré le pouvoir d’achat en berne et l’inflation. Quelles sont les clés de leur résilience ?
Buffet à volonté : un pari rentable malgré l’inflation ?
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Published on 12 juillet 2025 15h00
Le buffet à volonté est plus que jamais omniprésent dans le paysage gastronomique français. Face à l’augmentation des prix, le consommateur recherche des formules attractives. Mais ce format reste-t-il rentable pour les exploitants et intéressant pour les clients ?
Le buffet à volonté séduit en pleine inflation
Malgré le contexte inflationniste, 2 500 restaurants avec buffet à volonté sont aujourd’hui recensés sur le territoire français, selon Actu.fr. Le concept plaît grâce à une offre perçue comme généreuse : tarifs modulés entre 32 € et 58 €, comme c’est le cas du restaurant BOULOM à Paris, souvent complet les week‑ends.
Parallèlement, l’étude de Revenue Management Solutions met en lumière la pression inflationniste : les prix en restauration ont grimpé de 6,6 % au premier quadrimestre 2023. Pour les Français, le buffet représente une valeur refuge accessible, jouant sur l’économie d’échelle, en particulier dans les zones périurbaines.
Un modèle économique fondé sur le volume
Les Grands Buffets de Narbonne, fleuron du secteur, illustrent parfaitement cette réussite du buffet à volonté : en 2024, 27 millions d’euros de chiffre d’affaires pour 380 000 visiteurs, soit plus de 70 € de dépense moyenne par client.
L’astuce ? Les coûts fixes sont mutualisés : achat en gros, personnel stable, et assiettes simples à reproduire massivement.
Un restaurateur interrogé par Actu.fr confirme que la “rentabilité repose sur le volume de clientèle à prix fixe”.
Aux Grands Buffets, le renouvellement continu des plats et les animations (rive de canard, fontaine de chocolat…) renforcent l’attractivité, fidélisant la clientèle.
Rentable, mais pour qui ?
Du côté du restaurateur, le modèle reste avantageux dès 50 convives, d’après un témoignage sur Reddit. Pour respecter la rentabilité, plusieurs établissements pratiquent un surplus sur les boissons, une pénalité de non-respect (2 €/100 g de gaspillage), ou des formules du midi avantageuses. Pour les restaurateurs, le bénéfice se retrouve dans la maîtrise des coûts alimentaires, la fidélisation, et la capacité à remplir les salles même en période creuse.
Du côté des clients, une promesse de quantité illimitée à prix fixe attire, ce qui répond à une inquiétude croissante liée au pouvoir d’achat. Avec des formules de buffet à volonté autour de 18 à 32 euros en moyenne, certains consommateurs optimisent leur repas en ciblant les produits coûteux : viandes, poissons, fruits de mer, desserts.
Un succès pas exempt de défis
Cependant, ce modèle de restauration de buffet à volonté doit affronter plusieurs obstacles :
- Une concurrence accrue avec les chaînes de fast-food, la chaîne de restaurants Flunch, par exemple, est en difficulté, ils ferment des sites (Olivet, Cavaillon…) à cause de l’inflation et de l’arrivée massive de buffets à volonté.
- Une exigence sanitaire et logistique : les buffets doivent assurer des niveaux élevés d’hygiène et de gestion de stocks.
- Le gaspillage alimentaire : la menace de surtaxe joue plus sur l’effet psychologique que financier.