Centre de données : vous ne devinerez jamais où vos données seront stockées à l’avenir

Science-fiction ? Un milliardaire de la tech ressurgit avec un projet aussi visionnaire que vertigineux.

Axelle Ker
By Axelle Ker Published on 5 mai 2025 14h25
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Photo of charming impressed lady dressed shirt open mouth big eyes isolated blue color background - © Economie Matin

Le 2 mai 2025, Ars Technica, relayé par Presse Citron, révèle qu’Eric Schmidt, ex-CEO de Google, est désormais à la tête de Relativity Space, une entreprise californienne spécialisée dans les fusées partiellement réutilisables. Son projet ? Envoyer des centres de données dans l’espace pour répondre aux besoins énergétiques, notamment ceux liés au développement de l’intelligence artificielle.

Des serveurs en orbite pour alimenter l’intelligence artificielle

Interrogé par la Chambre des représentants américaine en avril 2025, Eric Schmidt ne fait pas dans la demi-mesure. Face à la montée vertigineuse de la demande en puissance de calcul, il affirme : « Des gens prévoient des centres de données de 10 gigawatts. Ça vous donne une idée de l’ampleur de cette crise.» (Ars Technica). Autrement dit, les centres de données d’aujourd’hui, déjà énergivores, ne sont qu’un prélude.

Selon ses estimations, relayées par Ars Technica, il faudra « 29 gigawatts supplémentaires d’ici 2027, et 67 gigawatts de plus d’ici 2030. » pour alimenter les futures infrastructures numériques. C’est l’équivalent de plusieurs dizaines de centrales nucléaires. Pour répondre à cette urgence, Eric Schmidt avance une solution radicale : déplacer les centre données - data centers -  hors de l’atmosphère terrestre, là où l’énergie solaire est constante et le vide spatial, idéal pour le refroidissement.

Relativity Space : une réponse spatiale à la saturation énergétique

Racheter une société de lancements orbitaux n’était pas un simple investissement. En mettant la main sur Relativity Space en mars 2025, Eric Schmidt, ex-SEO de Google, s’est offert l’un des rares accès privés à l’espace non contrôlés par Elon Musk ou Jeff Bezos. La société mise sur la fusée Terran R, capable de propulser jusqu’à 33,5 tonnes en orbite basse, avec une version réutilisable atteignant 23,5 tonnes, précise encore Ars Technica.

Eric Schmidt, avec « seulement » 20 milliards de dollars, cherche des partenaires pour financer son projet. Il reste par ailleurs de nombreux défis à relever. Comme l’explique Maria Gonzalez, analyste chez Orbitech Consulting, il devra : « organiser les déplacements en orbite, développer des systèmes d’alimentation spatiale et mettre au point un contrôle thermique efficace — tout en prouvant la viabilité économique du projet » (Mezha.Media).

Quand la Terre ne suffit plus à héberger les données

Eric Schmidt ne se contente pas d’alerter : il affirme que les infrastructures terrestres ne suffiront plus. Dans sa déclaration parlementaire, il estime que « les centres de données sur Terre représentent aujourd’hui environ 3 % de la production d’électricité. De nombreux experts prédisent que ce chiffre pourrait grimper jusqu’à 99 % si nous le permettons. Le déploiement en orbite pourrait être le seul moyen de gérer durablement une telle explosion de la demande. » (Mezha.Media)

C’est cette perspective d’effondrement énergétique qui pousse Schmidt à penser au-delà de l’atmosphère. Un centre de données en orbite serait théoriquement indépendant des contraintes hydriques, pourrait bénéficier d’un ensoleillement permanent et allégerait considérablement la pression écologique sur les réseaux terrestres. La technologie est là. Reste à voir si l’économie et la politique suivront.

Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin.

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