Alors que la saison des négociations commerciales 2025-2026 vient de démarrer entre industriels et distributeurs, les déclarations récentes et les dynamiques de marché laissent penser haut et fort que les prix en supermarché ne connaîtront pas de baisse en 2026. Au contraire, pour de nombreux produits de consommation courante, les Français devront se préparer à des tarifs en légère hausse.
Consommation : la hausse des prix va se poursuivre en 2026

Début décembre 2025, les acteurs de la grande distribution ont ouvert les discussions annuelles avec les fournisseurs agroalimentaires. Pour sa part, Intermarché, via le groupe Les Mousquetaires, a d’ores et déjà indiqué que ces négociations devraient déboucher sur une « hausse contenue » des prix pour les consommateurs. Dans ce contexte, l’idée d’un retour à des prix plus bas en 2026 paraît d’ores et déjà fragile.
Négociations commerciales 2025-2026 : vers une nouvelle hausse des prix dans la grande distribution ?
Les négociations commerciales, ouvertes le 1ᵉʳ décembre 2025, s’étalent sur trois mois et visent à fixer les prix d’achat des produits que l’on retrouvera en rayon l’an prochain, rappelle TF1 INFO. Selon les premiers bilans, les industriels de l’agroalimentaire ont obtenu une hausse moyenne de leurs prix d’achat de +1,5 % en 2025, un chiffre bien plus modéré que les +5,7 % demandés au départ.
Cet écart entre demandes initiales et résultat final illustre la pression exercée par les distributeurs. Mais cette modération ne garantit en rien une baisse des prix à la consommation : comme le rappelle l’éditorialiste économique Nicolas Doze, certaines filières, chocolat, cacao, café, produits en période de fêtes, subissent des demandes de hausses « à deux chiffres ».
Par ailleurs, en amont de ces négociations, une charte a été signée entre la plupart des enseignes de la distribution et des organisations d’industriels. Elle prévoit notamment un traitement différencié pour les petites et moyennes entreprises (PME), des engagements sur les délais, et une valorisation des produits frais et de l’origine des produits. Mais cette charte reste non contraignante. Elle ne garantit ni baisse des prix, ni neutralisation des surcoûts, ni prise en charge des frais de transport ou d’énergie. Ainsi, même dans un contexte de « modération » affichée, l’issue reste incertaine... et la possibilité d’un maintien ou d’une hausse des prix en rayon demeure concrète.
Des dynamiques de marché et des coûts en amont qui pèsent sur les prix finaux
Au-delà des prix d’achat négociés entre industriels et distributeurs, plusieurs pressions structurelles viennent peser sur le coût final supporté par les consommateurs.
D’abord, l’inflation réelle des produits de grande consommation demeure marquée : selon un bilan récent, l’épicerie sucrée, la crémerie et la boucherie connaissent des hausses significatives ces derniers mois, souligne l’UFC Que Choisir. Ces hausses s’expliquent par les tensions sur l’offre dans la filière viande comme dans celle des produits laitiers, mais aussi par des coûts de production, de transport ou d’emballage qui restent élevés.
Ensuite, l’organisation du marché de la distribution joue un rôle crucial : la part de marché des grandes enseignes, la structure des centrales d’achat, les volumes négociés collectivement, tout cela influence les marges, les prix d’achat, et in fine les prix en rayon.
Quel impact concret pour les ménages : pression persistante sur le budget courses
Pour les ménages français, cela signifie que l’an 2026 pourrait ressembler beaucoup à 2025 : un panier de courses toujours coûteux, sans retour significatif vers des prix bas. Chaque hausse, même modérée (quelques pourcents), pèse néanmoins quand elle s’applique à un large nombre de produits. Une augmentation de 1,5 % sur un produit, si elle concerne la moitié du panier, se traduit par un surcoût global potentiellement sensible. Dans ce contexte, les consommateurs risquent de devoir ajuster leurs arbitrages : privilégier les marques de distributeur, limiter les produits sensibles aux fluctuations (viande, chocolat, café), ou modifier leurs habitudes d’achat.
Mais ces stratégies ont leurs limites. Les produits de première nécessité, en particulier, ne peuvent pas totalement être remplacés, ce qui laisse peu de marge de manœuvre pour échapper à l’inflation. En conséquence, pour de nombreux foyers, 2026 s’annonce comme une nouvelle année sous tension pour le pouvoir d’achat, où les « courses du quotidien » resteront un poste de dépense à surveiller de près.
