Croissance : la Banque de France défie l’Insee avec des prévisions optimistes

Alors que l’Insee mise sur une progression modérée de l’activité, la Banque de France affiche un optimisme inattendu pour 2025. Sa prévision de croissance, revue à la hausse malgré les incertitudes politiques, intrigue et questionne les ménages comme les entreprises.

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By Rédaction Published on 19 décembre 2025 15h55
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Croissance : la Banque de France défie l’Insee avec des prévisions optimistes - © Economie Matin
1%La croissance pourrait atteindre 1% dès 2026 et 2027.

Le 19 décembre 2025, la Banque de France a revu ses prévisions de croissance pour l’année 2025, affichant désormais un taux de 0,9 %, soit un relèvement notable par rapport aux 0,7 % initialement envisagés. En se montrant plus confiante que l’Insee, qui reste prudente sur la dynamique économique française, l’institution monétaire justifie son optimisme par une meilleure résistance de l’activité, malgré les tensions budgétaires et les inquiétudes sur les investissements des entreprises.

Une reprise plus solide que prévu malgré les incertitudes politiques

La Banque de France explique son réajustement à la hausse par des facteurs positifs inattendus dans plusieurs secteurs clés de l’économie. L’aéronautique, les exportations et la consommation intérieure ont mieux résisté que prévu, permettant de soutenir la croissance au second semestre 2025. Dans ce contexte, Olivier Garnier, économiste en chef de l’institution, a affirmé : « On revient en fin d’année aux projections d’il y a un an, un peu comme s’il n’y avait pas eu tous les chocs d’incertitude » (France: prévisions de croissance révisées à la hausse – LFM, 19 décembre 2025).

Cette révision intervient dans un climat d’instabilité politique marqué, notamment par le recours à une loi spéciale pour l’adoption du budget 2026. François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, a mis en garde : « La loi spéciale nous conduirait à un déficit nettement supérieur à ce qui est souhaitable » (La Banque de France ajuste légèrement à la hausse ses prévisions – Allnews, 19 décembre 2025). Malgré ces tensions, les prévisions économiques restent dynamiques, y compris pour 2026, où une croissance d’environ 1% est attendue.

Des effets tangibles sur les ménages, les entreprises et l’investissement

Le regain de croissance anticipé pourrait bénéficier aux ménages, notamment via une inflation en nette décélération. Selon la Banque de France, celle-ci atteindrait 0,9 % en 2025, après 2,3 % en 2024 (France: prévisions de croissance révisées à la hausse – LFM, 19 décembre 2025). Ce ralentissement des prix soutiendrait le pouvoir d’achat, même si les effets restent inégaux selon les catégories sociales.

Les entreprises, quant à elles, demeurent dans l’expectative. L’incertitude fiscale et réglementaire constitue un frein à l’investissement, même si certains secteurs parviennent à tirer leur épingle du jeu. La Banque de France estime que l’instabilité actuelle coûte 0,2 point de croissance à l’économie, en raison d’un attentisme accru chez les chefs d’entreprise.

Une divergence persistante avec l’Insee sur le rythme de croissance

Malgré cet optimisme affiché par la Banque de France, l’Insee reste plus prudente. Ses projections, publiées en novembre 2025, évoquent une croissance comprise entre 0,7 % et 0,8 % pour l’année prochaine, en ligne avec ses anticipations de mi-année (Economic Forecast for France – Commission européenne, 17 novembre 2025). L’organisme statistique met en avant une demande intérieure encore contrainte, et une faible dynamique de l’investissement productif.

La divergence entre les deux institutions ne tient pas uniquement aux chiffres, mais aussi à l’interprétation des signaux économiques. Tandis que l’Insee privilégie une lecture prudente, la Banque de France mise sur un scénario de normalisation progressive des conditions économiques. En effet, selon son scénario central, si l’incertitude fiscale diminue, la croissance pourrait atteindre 1% dès 2026 et 2027, prolongeant la tendance positive entamée cette année (Reuters, 19 décembre 2025).

Par ailleurs, la Banque de France insiste sur la nécessité d’un cadre budgétaire crédible pour soutenir la reprise. Le risque de voir les arbitrages budgétaires nuire aux jeunes actifs, au profit des retraités, a également été pointé du doigt récemment par son gouverneur, dans un autre contexte économique (BFMTV, 19 décembre 2025).

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