Déficit public : le gouvernement sous pression pour en faire plus

Des experts s’interrogent sur les objectifs de la France en matière de déficit public, qui cherche à atteindre 2,7% du PIB en 2027. Entre mises en garde contre une austérité excessive et scepticisme quant à la faisabilité des plans du gouvernement, la trajectoire du déficit public est scrutée de près.

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Par Aurélien Delacroix Publié le 23 octobre 2023 à 15h00
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4,9%Le déficit devrait s'établir à 4,9% du PIB en 2023.

Pierre-Olivier Gourinchas, chef économiste du FMI, a émis des réserves sur le plan de la France pour réduire son déficit public. Selon lui, le gouvernement devrait être prudent afin de ne pas adopter une approche trop austère. Il affirme que « le sentier budgétaire que le gouvernement a prévu va dans la bonne direction », toutefois, il ajoute qu'il y a une marge pour « faire un peu plus » en matière d'économies et de réformes, comme il l'a expliqué sur France Inter. Ces réflexions arrivent dans un contexte où le déficit public est estimé à 4,9% du PIB en 2023, bien au-dessus des directives européennes.

Austérité et déficit public : les mises en garde du FMI

Le Haut conseil des finances publiques partage également des inquiétudes sur la trajectoire du déficit public. Pierre Moscovici, son président, a critiqué le manque de crédibilité des prévisions de croissance économique du gouvernement. En outre, il a appelé à un plan de désendettement « plus ambitieux ». Ces critiques nationales s'ajoutent à des défis sur le marché international. La France prévoit d'emprunter un montant record de 285 milliards d'euros en 2024, tandis que l'endettement a surpassé les 3.000 milliards d'euros au premier trimestre 2023. Malgré ces facteurs inquiétants, l'agence de notation Moody's a maintenu la note de crédit de la France à « Aa2 », ce qui, selon le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, « témoigne de la crédibilité » du pays.

Une trajectoire en dent de scie

Le budget 2024 adopté à l'Assemblée nationale via l'article 49.3 de la Constitution, prévoit des dépenses étatiques s'élevant à 491 milliards d'euros, hors dettes. Ce budget vise un déficit public de 4,9% du PIB pour cette année et de 4,4% en 2024, des chiffres qui ne sont pas conformes aux directives européennes. Pour soutenir cette trajectoire, le ministère de l'Économie table sur une croissance économique de 1% en 2023 et de 1,4% en 2024. Le gouvernement envisage de réduire le déficit public en mettant fin à la politique du « quoi qu'il en coûte » initiée pendant la période Covid-19. Afin d'atteindre cet objectif, une économie de 12 milliards d'euros est prévue pour l'année 2024, ce qui devrait maintenir le niveau d'endettement à 109,7% du PIB en 2024, avant de le réduire légèrement à 108,1% à la fin du quinquennat.

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De formation économiste, Aurélien s'est spécialisé dans le domaine de la technologie, plus particulièrement dans l'émergence de l'intelligence artificielle et ses implications sociétales.

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