Électricité : la consommation en France baisse encore

La consommation d’électricité en France évolue, et confirme la tendance des ménages à faire des économies. Que ce soit par engagement envers le climat ou pour tenter de ne pas avoir des factures impossibles à payer, selon RTE, le gestionnaire du réseau électrique français, c’est simple : la consommation a baissé fin 2023. Et ce malgré l’Hiver qui arrivait.

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 23 janvier 2024 à 9h33
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6,3%L'éolien représente 6,3% de la production d'électricité en France.

Que se passera-t-il durant les deux mois d'Hiver restants ? est-ce que les Français risquent de connaître des pénuries dans l'approvisionnement  en électricité ? RTE ne l'exclut pas catégoriquement, mais estime ce risque faible.

Les Français consomment moins d’électricité

La deuxième semaine de janvier 2024, lors d'un épisode de froid, la consommation électrique a atteint entre 83 et 84 gigawatts (GW), un chiffre inférieur aux 90 GW anticipés en période pré-crise sanitaire, soit en 2019. La confirmation que les Français font des efforts sur leur consommation. « La consommation d’électricité durant cette période a atteint un point haut depuis le début de l’hiver (83,5 GW) et a été couverte en grande majorité par la production nucléaire et hydraulique. » Une tendance, souligne RTE, qui « résulte à la fois de la poursuite des économies d'énergie, des effets du contexte économique marqué par l'inflation et des prix élevés de l'énergie ».

Sans surprise, cette baisse de consommation a eu un impact positif sur la sécurité d'approvisionnement en électricité pour la France, le risque étant désormais considéré comme « faible » pour le reste de l'hiver 2023-2024 par RTE, qui a mis à jour ses prévisions le 22 janvier 2024. « Au cours des deux derniers mois, la consommation d’électricité structurelle (corrigée des aléas météorologiques) s’est maintenue à des niveaux bas, dans la tendance observée depuis l’automne 2022 : elle s’est ainsi située à environ 7% à 8% en-dessous des niveaux d’avant crise (2014-2019), soit au niveau anticipé par RTE en début d’hiver. »

Une bonne nouvelle qui, si maintenue, permettra aux ménages d'absorber en partie la hausse des prix annoncée par le gouvernement. Les tarifs vont en effet augmenter de près de 10% dès le 1er février 2024, à la suite de la hausse de la TICFE.

Production d’électricité : le nucléaire de retour dans la course

Le parc nucléaire, pilier de la production électrique française, affiche une disponibilité sans commune mesure avec celle de l’hiver précédent, marqué par des risques de pénuries. Avec 47 réacteurs sur 56 en fonctionnement, c'est le niveau le plus élevé depuis l'hiver 2022. RTE estime que la disponibilité permet de produire 50 GW d’électricité (au 9 janvier 2024).

La production nucléaire, souligne le gestionnaire du réseau, « n’a pas retrouvé son niveau nominal d’avant crise mais est supérieure d’environ 7 GW aux niveaux observés à la même période l’année dernière ». Les autres sources d'énergie, telles que l'hydraulique et l'éolien, présentent également des résultats positifs. Dans le détail, RTE souligne que, lors des pics, l’hydraulique a produit 17 GW d’électricité, l’éolien 4,5 GW en moyenne (et jusqu’à 11,5 GW au maximum).

La France exporte quasiment tout le temps de l’électricité

Preuve du retour du nucléaire au sein du réseau, la France semble être largement en mesure de répondre à ses besoins en électricité. « Depuis le début de l’hiver, le recours aux imports a par ailleurs été limité. La France se trouve ainsi presque systématiquement en situation d’export d’électricité depuis plusieurs mois, et un nouveau record de solde exportateur instantané à 20,3 GW a été enregistré le 3 janvier 2024 », écrit RTE dans son rapport.

Malgré une situation rassurante, la question des pénuries d'électricité pour l'hiver 2023-2024 demeure pertinente. D’ailleurs, RTE n’exclut pas catégoriquement la possibilité de pénuries. Mais le risque reste faible.

« Compte tenu des niveaux de consommation structurellement bas qui se confirment, et des retours progressifs des réacteurs observés, les risques de déséquilibre entre l’offre et la demande apparaissent limités pour le reste de l’hiver et ne se matérialiseraient qu’en cas de combinaison de nombreux aléas défavorables (vague de froid sévère combinée à une production éolienne faible, et si la disponibilité du nucléaire se dégrade du fait de fortuits ou si les imports sont limités) », conclut le rapport RTE publié le 22 janvier 2024.

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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