Électricité : pénurie ou pas pénurie cet hiver ?

L’hiver approche, et avec lui, la question de la sécurité énergétique se pose. Surtout après l’hiver 2022-2023 durant lequel le risque de pénurie a été élevé, mais heureusement sans conséquences. La France, cette année, semble avoir tiré quelques leçons. Le risque de pénurie d’électricité n’est pour autant pas totalement écarté…

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Publié le 8 novembre 2023 à 13h00
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6%En 2022, seulement 6% de l'électricité allemande était de source nucléaire.

La production d’électricité bat (presque) son plein

La première bonne nouvelle sur le front de la disponibilité de l’énergie électrique vient des barrages français, désormais pleins, qui promettent une production hydroélectrique optimale. En parallèle, les centrales nucléaires, nœud névralgique de la production d'électricité en France, ont bénéficié de réparations nécessaires après les déboires de corrosion de 2022.

La consommation d'électricité, quant à elle, reste modérée. Les Français, sensibilisés par les campagnes de sobriété et les tarifs élevés, continuent de réduire leur consommation, qui se situe aujourd'hui environ 8% en dessous de la moyenne de la période 2014-2019. « Le risque pesant sur la sécurité d'approvisionnement apparaît faible pour les prochains mois », affirme RTE, gestionnaire du réseau, dans une note publiée mercredi 8 novembre 2023. « Les perspectives sont beaucoup plus favorables que l'an passé. »

La pénurie d’électricité menace la France malgré tout

Malgré cet optimisme, RTE (Réseau de Transport d'Électricité) reste prudent. La disponibilité hivernale du parc nucléaire, bien que meilleure, n'atteint pas encore les niveaux des années 2010. Comprenez : la production d’électricité d’origine nucléaire se porte certes mieux, mais reste inférieure à ce que la France a l’habitude de connaître, en particulier à cause de la décision de fermer certaines centrales comme Fessenheim.

« Des situations de défaillances et de recours aux moyens de sauvegarde ne peuvent donc pas être totalement exclues mais apparaissent ainsi nettement moins probables que l'hiver dernier », estime, de fait, RTE. «  Le recours aux moyens de sauvegarde ne se matérialiserait que dans des scénarios très dégradés combinant plusieurs aléas défavorables : reprise rapide de la consommation, retards sur les retours d'arrêts des centrales nucléaires, vague de froid sévère ou limitations fortes des imports. »

Un hiver « vert » sur le front de l’électricité ?

La situation, en cette fin d’année 2023, n’a définitivement plus rien en commun avec celle de l'année précédente. En 2022, et pour la première fois depuis 42 ans, la France a dû importer de l’électricité, alors que son parc nucléaire faisait de l’Hexagone un exportateur majeur en Europe. Désormais, elle a regagné ce statut d’exportateur : dès janvier 2023, les premières ventes d’électricité ont eu lieu, portées par un hiver moins froid que prévu. De quoi rassurer sur l’hiver 2023-2024.

Ecowatt, le système d'alerte qui informe les usagers des tensions sur le réseau, semble lui aussi s'orienter vers un hiver "vert". La probabilité de passer à l'orange ou au rouge, incitant les consommateurs à décaler leur consommation, est jugée faible par RTE.

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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