Alors que le recrutement des cadres marque le pas en cette fin d’année, les dernières données de l’Apec confirment une inquiétante tendance : le marché de l’emploi des cadres se contracte, et les jeunes diplômés en paient le prix fort.
Emploi : les cadres, en particulier les jeunes, vont souffrir

Publié le 4 novembre 2025, le dernier baromètre de l’Apec met en lumière une évolution contrastée du recrutement des cadres en France. Malgré une économie qui reste globalement stable, les perspectives d’embauche s’assombrissent : seulement 43 % des entreprises de taille intermédiaire prévoient de recruter un cadre ce dernier trimestre 2025, contre 50 % un an plus tôt. L’année 2025 s’annonce ainsi comme celle du tassement, voire du recul, d’un marché longtemps porté par la transformation numérique et la pénurie de talents.
Le ralentissement du recrutement cadre confirmé par l’Apec
Les derniers indicateurs de l’Apec confirment un net ralentissement du recrutement sur le segment cadre. D’après France Info, 292 600 embauches de cadres sont attendues en 2025, soit une baisse de 4 % par rapport à 2024. La part des jeunes diplômés dans ces embauches s’établit à 14 %, un niveau historiquement bas. Le marché reste donc actif mais moins porteur : dans les PME, seules 12 % envisagent d’embaucher un cadre ce trimestre, contre 16 % trois mois plus tôt, relaye Capital. Chez les TPE, le taux stagne autour de 4 % depuis un an.
Ce tassement traduit un climat de confiance en berne. L’Apec note que 67 % des entreprises se disaient confiantes quant à l’évolution de l’emploi cadre en mars 2025, contre 72 % un an auparavant. Cette perte de dynamisme s’explique par plusieurs facteurs : le ralentissement des investissements, la hausse des coûts de financement et l’incertitude géopolitique.
Les jeunes diplômés, premières victimes du repli du marché de l’emploi
Si le recrutement cadre global ralentit, les jeunes diplômés sont ceux qui en subissent le plus durement les effets. Selon l’étude relayée par BFMTV, 57 % des titulaires d’un bac + 5 ont dû envoyer plus de trente candidatures avant de décrocher un poste, contre 31 % pour la promotion 2022. Près d’un sur cinq reste sans emploi six mois après la fin des études. Le taux d’emploi un an après l’obtention du diplôme s’élève à 72 %, soit deux points de moins que la promotion précédente.
Le marché se durcit également sur la qualité des offres : les contrats proposés sont plus souvent temporaires ou de moindre niveau de responsabilité. L’Apec constate que les cadres débutants sont « fortement impactés par la contraction des recrutements », avec une baisse de 16 % prévue en 2025, après un recul de 19 % en 2024. Cette tendance ne touche toutefois pas tous les secteurs : l’informatique et le conseil résistent mieux, concentrant encore plus de 55 000 postes de cadres prévus cette année, précisent Les Échos.
