Énergie : l’OPEP+ ne veut pas de baisse des prix du pétrole

L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses alliés, regroupés sous le nom d’OPEP+, ont pris une nouvelle décision peu surprenante pour l’avenir du marché pétrolier mondial. En prolongeant leurs réductions de production jusqu’à la fin de 2025, ils visent à stabiliser les prix du pétrole qui connaissaient un début de baisse.

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 3 juin 2024 à 9h32
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81 DOLLARSLundi 3 juin 2024 le pétrole Brent s'échangeait à 81 dollars le baril.

Sans surprise, donc, pour tirer le maximum de profits du pétrole, les pays de l’OPEP+ vont une nouvelle fois réduire l’offre sur les marchés afin de faire grimper le prix. Et ce sont les consommateurs qui paieront la facture.

Pétrole : une production limitée par l’OPEP+ depuis près de deux ans

Depuis fin 2022, l'OPEP+ a adopté une stratégie de réduction de la production de pétrole pour contrer la baisse des cours. Cette alliance, qui inclut 22 membres dont l'Arabie saoudite et la Russie, a décidé de prolonger cette réduction jusqu'à fin 2025. La décision, annoncée lors d'une réunion à Riyad le dimanche 2 juin 2024, vise à maintenir la raréfaction de l'offre pour soutenir les prix du baril, actuellement autour de 80 dollars pour le Brent et le WTI.

Les réductions à l’échelle de l’OPEP+ s'élèvent à environ deux millions de barils par jour (bpj). En ajoutant les réductions volontaires supplémentaires de certains membres, le total atteint près de six millions de bpj. Les principaux contributeurs à ces réductions sont l'Arabie saoudite, la Russie, l'Irak, les Émirats arabes unis, le Koweït, le Kazakhstan, l'Algérie et Oman.

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La réduction de la production mise à mal par certains pays de l’OPEP+

Plusieurs facteurs ont motivé cette décision. Premièrement, le marché pétrolier mondial est confronté à des incertitudes persistantes, comme la guerre en Ukraine qui se poursuit et, depuis octobre 2023, les tensions au proche-orient avec la guerre à Gaza. Mais le pétrole est également frappé par la résilience de la demande mondiale et la concurrence accrue du pétrole américain.

Deuxièmement, certains pays membres de l'OPEP+, comme les Émirats arabes unis, ont obtenu des ajustements de leurs quotas de production. Abou Dhabi, par exemple, a négocié une augmentation progressive de son quota de 300 000 bpj de janvier à septembre 2025, tout en maintenant des réductions en façade pour respecter la stratégie collective. D’autres pays, par ailleurs, ont dépassé leurs quotas de production en avril 2024, ce qui rend moins efficace la stratégie du cartel de l’or noir de conserver des prix élevés et maximiser l’argent récolté.

Pétrole : une production limitée encore quelques années ?

La prolongation des réductions de production par l'OPEP+ a plusieurs conséquences. D'une part, elle assure une certaine stabilité des prix du pétrole, évitant des chutes brutales des cours. Depuis la dernière réunion de novembre 2023, les prix sont restés relativement stables, autour de 80 dollars le baril, bien qu’un bond à 90 dollars le baril a eu lieu en avril 2024. L’OPEP doit gérer le défi de rouvrir les vannes sans inonder le marché, ce qui pourrait faire chuter les prix.

Cette décision a un impact direct sur les prix des carburants. Une raréfaction de l'offre de pétrole brut tend à augmenter les coûts de production de carburants, entraînant une hausse des prix à la pompe pour les consommateurs.

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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