Avec le retour des soldes d’hiver programmés du 7 janvier au 3 février 2026 dans la majorité des départements, la filière du commerce s’apprête à vivre une période charnière. En jeu : la capacité du secteur à doper la consommation dans un contexte de marges fragilisées et d’attentes accrues côté consommateurs.
Soldes 2026 : commerce, marges, consommation… les vrais enjeux

Un levier stratégique pour les commerçants
Les soldes, au-delà de leur image promotionnelle, constituent un outil économique de premier plan pour de nombreux acteurs du commerce. Pour certains petits commerçants, cette période « représente jusqu’à 30 % du chiffre d’affaires annuel », selon une estimation relayée par Actu.fr. Ce levier est d’autant plus stratégique que les ventes de fin d’année ont été ternies par une baisse de fréquentation dans certaines zones urbaines, affectées par des conditions climatiques défavorables.
En 2024 déjà, la période des soldes d’hiver avait permis une reprise partielle du commerce de détail, notamment dans l’habillement, où les ventes avaient progressé de 8,7 % par rapport à janvier 2023, d’après les données de la Fédération nationale de l’habillement. Ce type de données renforce les attentes du secteur pour l’édition 2026.
Cependant, tous les professionnels ne partagent pas le même enthousiasme. Selon une déclaration de Franck Hoët, président de la Confédération des commerçants de France, citée par Ouest-France : « Les soldes n’ont plus l’impact qu’ils avaient il y a dix ans. Le consommateur est désormais habitué aux promos toute l’année. » Il souligne ainsi le risque d’érosion de l’effet d’aubaine, dans un environnement saturé par les ventes privées, opérations black friday et déstockages permanents.
Un enjeu de calendrier dans un marché sous tension
Le choix des dates officielles, fixées du 7 janvier au 3 février 2026, repose sur des considérations à la fois légales et stratégiques. Cette fenêtre de quatre semaines, déterminée par l’arrêté du 27 mai 2019 (Ministère de l’Économie), est censée offrir un équilibre entre dynamisme commercial et encadrement de la concurrence. Elle concerne l’ensemble des départements métropolitains à l’exception des zones dérogatoires, comme la Moselle ou la Guadeloupe.
Mais cette configuration ne satisfait pas tous les acteurs. La Fédération des enseignes de l’habillement (FEH) estime que « le mois de janvier n’est plus le moment optimal pour lancer les soldes », les stocks étant déjà rognés par les promotions de fin d’année. Dans une analyse reprise par Le Particulier, elle plaide pour une réflexion sur un repositionnement calendaire, sans pour autant remettre en cause le cadre législatif actuel.
Sur le plan macroéconomique, l’enjeu est également de dynamiser une consommation des ménages qui peine à décoller. L’INSEE a confirmé en décembre 2025 que la consommation de biens avait stagné sur les deux derniers trimestres, malgré un léger regain sur les produits alimentaires. Or, les soldes constituent un moment où les Français revoient temporairement leurs arbitrages budgétaires. Selon une étude de l’Observatoire Cetelem de janvier 2025, 64 % des ménages déclaraient attendre les soldes pour effectuer des achats importants non urgents.
De ce fait, le calendrier 2026 pourrait devenir un test grandeur nature : la capacité des commerçants à relancer l’acte d’achat dans un climat d’incertitude pourrait dépendre du bon alignement entre communication, visibilité et réelle attractivité des remises proposées.