Face à un avenir plus qu’incertain pour les régimes de retraite, les Français réorientent leurs priorités financières. S’ils continuent à privilégier les livrets défiscalisés, l’épargne retraite progresse nettement. L’Insee révèle une tendance de fond : les ménages cherchent à se prémunir en diversifiant davantage leurs placements.
Epargne : comment les Français préparent leur avenir

Une volonté affirmée de préparer sa retraite
Ces dernières années, les Français ont manifesté un intérêt croissant pour l’épargne retraite. Entre 2021 et 2024, la proportion de ménages y ayant recours a gagné près de 3 points, précise l'Insee. Ce mouvement s’explique notamment par la montée des incertitudes concernant le système de retraite par répartition. Pour nombre de ménages, compléter les pensions publiques devient une nécessité.
La création du Plan d’épargne retraite (PER) individuel en 2019, dans le cadre de la loi Pacte, a facilité cette transition. Ce produit, accessible à tous via les établissements financiers, permet d’épargner dans un cadre fiscalement avantageux. Il coexiste avec les PER collectifs ou obligatoires proposés par les entreprises, rendant l’épargne retraite plus accessible, quel que soit le profil de l’épargnant.
Le taux de détention d’épargne retraite atteint désormais 19,1%, un niveau jamais atteint auparavant. Cette progression traduit une prise de conscience : préparer sa retraite ne se limite plus aux régimes obligatoires. C’est désormais un acte volontaire d’anticipation et de gestion patrimoniale.
Une épargne toujours multiple, mais en mutation
Malgré cet engouement, les livrets d’épargne restent largement plébiscités. En 2024, près de 87% des ménages détenaient au moins un livret, avec une nette préférence pour les produits défiscalisés comme le livret A ou le LDDS. Cette tendance reste marquée par l’effet post-Covid, qui a engendré un surplus d’épargne et une volonté de sécuriser son épargne de précaution. Bien que ces produits n'aient, en raison de leurs caractéristiques, aucune valeur ajoutée sur la préparation d'un avenir plus lointain.
L’assurance vie connaît également un regain d’intérêt, avec près de 42% des ménages concernés. Ce produit, perçu comme souple et rentable à long terme, s’inscrit dans une logique de diversification. À l’inverse, l’épargne logement décline, touchant seulement 27% des foyers, une baisse significative par rapport aux années précédentes. Ce qui s'explique par la fiscalité de ce type de produits, et par la baisse progressive de leur rémunération au fil des ans.
Enfin, les Français ne se contentent plus d’un seul type de patrimoine. Une majorité cumule épargne financière et biens immobiliers, souvent la résidence principale. Ce besoin de sécurisation globale montre une approche plus stratégique : les ménages cherchent à répartir les risques et à mieux protéger leur avenir, notamment face aux incertitudes économiques et sociales.
