L’épargne solidaire : la nouvelle coqueluche des Français ?

Alors que les incertitudes économiques planent, une tendance émerge et s’installe en arrière-plan : l’épargne solidaire. À comprendre : l’argent que l’on décide d’allouer à des actions de solidarité.

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Par Maïna Guiner Publié le 27 mars 2024 à 4h00
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16%En moyenne, les Français épargnent 16% de leurs revenus mensuels.

Car quand vient le moment de placer leur argent de façon stratégique, les Français aspirent à ce que leurs économies aient un impact tangible pour répondre aux défis de l’époque : la crise climatique d’abord, mais aussi les conséquences désastreuses des conflits géopolitiques ou encore la lutte contre les inégalités de genres qui continuent d’affecter les femmes de manière disproportionnée dans le monde entier.

Les chiffres parlent d'eux-mêmes : d’après l’association FAIR, les épargnants français ont versé 26,3 milliards d’euros sur les produits soutenant l’économie sociale et solidaire rien qu’en 2022 (1). Une seconde étude de FAIR réalisée en 2023 (2) révèle que 25 % des Français souhaitent que leur épargne ait une finalité solidaire, parmi lesquels 11 % optent exclusivement pour cette option afin de soutenir le développement économique local ou de contribuer à des projets solidaires régionaux.

Chez les jeunes, la volonté de « faire le bien » avec l’argent est particulièrement forte : une enquête récente de l’AMF (Autorité des Marchés Financiers) montre que les placements responsables : 58 % des moins de 35 ans montrent un intérêt pour les placements responsables, contre 30 % en 2022 (3).

Cependant, force est de constater à travers ces différentes études que le manque d'information autour de l’épargne solidaire reste un défi majeur. En effet, une majorité de Français hésitent à franchir le pas vers cette alternative vertueuse par simple méconnaissance des possibilités qui s'offrent à eux. Pourtant, si l'on se penche sur leurs préférences à travers ces enquêtes, on découvre une diversité d'intérêts : des projets environnementaux aux initiatives favorisant l'inclusion financière, le lien social et qui réduisent les inégalités.

Face à cet engouement et afin de remédier au problème du manque crucial d'information, les coopératives de finance solidaire émergent en tant qu'acteurs clés, proposant des placements à la fois vertueux et transparents. Ces structures, souvent reconnues par des labels pour leur engagement éthique, assurent une traçabilité de l'utilisation des fonds investis. Choisir une coopérative labellisée Finansol, par exemple, garantit le respect de critères rigoureux en matière de solidarité et de transparence. Ce gage de confiance permet aux investisseurs d’obtenir une assurance supplémentaire quant à l'impact positif de leurs investissements.

Par conséquent, il paraît fondamental, pour les épargnants en quête de sens, de se tourner vers des partenaires qui non seulement proposent des placements à impact, mais qui fournissent également les ressources nécessaires pour comprendre pleinement le fonctionnement de la finance solidaire comme la façon dont est utilisé l’argent, les impacts annuels auprès des bénéficiaires, et bien plus encore. Autrement dit, choisir une coopérative qui s'engage à expliquer clairement ses actions et ses retombées, lors d'événement ou via des ressources en ligne, est une étape essentielle pour donner du sens à son épargne.

Pour soutenir les nombreux citoyens désireux de donner un sens à leur argent en investissant selon des critères éthiques, certaines institutions de finance solidaire offrent des modalités de paiement simplifiées, voire parfois exemptes de frais d'entrée ou de gestion. Ces solutions favorisent non seulement l'attrait des investisseurs plus jeunes en offrant une expérience utilisateur conviviale, mais également l'accessibilité des investissements en ligne pour ceux moins à l'aise avec les technologies informatiques. Au-delà, en limitant certains frais, la finance durable se veut accessible au plus grand nombre.

Si le chemin vers cette forme d'investissement peut sembler complexe, il est pavé d’acteurs engagés et de possibilités de placements diversifiées. Ces options offrent aux épargnants et autres investisseurs l'opportunité de faire fructifier leur argent tout en contribuant à un avenir plus solidaire et durable.

Mguiner

Après 6 ans passés en banque d’investissement notamment dans le département de structuration et de conseil ESG, Maïna a rejoint Oikocredit en mai 2023. Elle coordonne désormais la stratégie de la coopérative en France en matière de collecte de fonds et de communication, illustrant ainsi son engagement à faire la différence et à promouvoir un impact positif auprès des épargnants français.

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