France : une dette et un déficit toujours en croissance pour 2024…

La dette de la France. « Tout le monde » en entend parler. Certains s’en préoccupent, financiers, dirigeants, politiques et gouvernants. L’interprétation des chiffres complait à ceux qui savent s’en servir. Un premier objectif clair : surtout ne jamais inquiéter les observateurs concernés en France comme à l’étranger.

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Par Jacques Martineau Publié le 12 mars 2024 à 5h30
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100%Six pays de l’Union ont une dette publique qui dépasse aujourd’hui les 100% de leur PIB

Le « dire-vrai » politique à la française

En ce qui nous concerne en France, chacun des intéressés se doit d’être rassuré, qu’il s’agisse de boursiers, d’investisseurs, de grands patrons, de politiques et d’électeurs, majorité et opposition, de contribuables, et la presse bien entendu. L’Exécutif et le gouvernement passent leur temps à affirmer que « tout va bien ». En cas de difficulté, c’est-à-dire en quasi-permanence, le chef de l’État et le titulaire de Bercy s’attachent à persuader l’opinion de la « maîtrise de la situation ».

A cet effet, le ministre de l’économie et des finances se devra en priorité convaincre. Pour y parvenir, il fait parler des chiffres choisis en fonction de son ou de ses interlocuteurs pour prouver qu’il dit « juste ». Le « tout et son contraire » se gèrent facilement avec des chiffres même dans une même phrase !

Dette et déficit : il n’est pas évident de savoir de quoi il s’agit ?

Par définition, la dette de l’État résulte du cumul de la différence, année après année, entre l’ensemble de ses recettes fiscales, produits de privatisations, etc.) et ses charges (dépenses budgétaires, emprunts, etc.). Fin septembre 2023, celle-ci s’élevait à 3088 Md€. Ce qui correspond à près de 10 fois le budget de ressources prévisionnelles de l’État pour 2024 !

Pour 2024, les ressources nettes prévisionnelles de l’État se situent à hauteur de 311 Md€. Les besoins nets attendus de financement sont prévus à 453 Md€. Présenté par définition à l’équilibre, il a un déficit de 142 Md€. La charge de la dette en 2024 est estimée à 52 Md€ pour un taux de 2,95%, compte-tenu de l’inflation. C’est-à dire qu’à elle seule, elle représente 36% du déficit et 17% du budget !

Afin de permettre une meilleure lecture comparative entre les pays, le déficit et la dette nette cumulée sont exprimés en pourcentage du PIB. Le déficit en 2024 est estimé à la hausse à 4,9% du PIB à cause de l’inflation, dit-on. De son côté la dette actuelle (2023), représentant 111,9% du PIB, devrait encore augmenter de 285 Md€ en fin d’année 2024.

France 2023 : une forte dette publique (24ème place) et un déficit important (23ème place) sur les 27 États de l’Union européenne

La dette publique des États est en baisse depuis 2021, une tendance qui s’est poursuivie jusqu’en 2023, grâce aussi à l’inflation. Quoiqu’il en soit le montant demeure encore supérieur à celui des dettes publiques d’avant Covid. Le niveau moyen de la dette dans la totalité de l’UE est de 83% en 2023 pour les 27 pays. Il est de 90% pour la zone euro seule (19 pays avec la Croatie) en légère baisse.

Six pays de l’Union ont une dette publique qui dépasse aujourd’hui les 100% de leur PIB. La Grèce détient le plus fort taux d’endettement de l’Union européenne (166,5%), devant l’Italie (140,6%), la France (111,9%), l’Espagne (109,8%), la Belgique (108%) et le Portugal (107,5 %). Parmi eux, hormis la Belgique et la France, ces taux d’endettement sont en baisse.

A la fin du troisième 2023, les déficits sont estimés à -2,8% en moyenne (zone euro ou pas) dans l’Union européenne. A noter -0,9% pour l’Allemagne, -4,8% pour la France. Huit pays sont excédentaires essentiellement avec des petits PIB.

A part ça tout va bien !

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Après un long parcours scientifique, en France et outre-Atlantique, Jacques Martineau occupe de multiples responsabilités opérationnelles au CEA/DAM. Il devient DRH dans un grand groupe informatique pendant 3 ans, avant de prendre ensuite la tête d'un organisme important de rapprochement recherche-entreprise en liaison avec le CNRS, le CEA et des grands groupes du secteur privé. Fondateur du Club Espace 21, il s'est intéressé aux problèmes de l'emploi avec différents entrepreneurs, industriels, syndicalistes et hommes politiques au plus haut niveau sur la libération de l'accès à l'activité pour tous. Il reçoit les insignes de chevalier de l'Ordre National du Mérite et pour l'ensemble de sa carrière, le ministère de la recherche le fera chevalier de la Légion d'Honneur.

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