Si la France augmentait son PIB de 25% que se passerait-il ?

C’est une réflexion que j’ai depuis longtemps sur ce que pourrait être une France avec un PIB supérieur de 25%.

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Par Daniel Moinier Publié le 29 février 2024 à 5h30
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1%La croissance de la France a été revue à 1% pour 2024.

Le PIB fin 2023 étant de 2663 Mds d’euros, serait de 3329 Mds d’euros s’il avait augmenté de 25%.

Quels sont les éléments calculés en fonction du PIB :

-PIB par habitant

-Budget de l’état

-Dette

-Dépenses publiques France

-Dépenses sociales

-Production industrielle

-Taux de pauvreté

-Consommation

-Exportations-Importations = Balance commerciale déficitaire

-Niveau du nucléaire

-Croissance

-Consommation d’énergie

Tableau du PIB et ses composantes de 2018/2022 +

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Le PIB par habitant passerait de 46315€ à 57894€, nous classant devant la Suède (bon rattrapage), en passant de la 23ème place à la 14ème, soit 32,5% du PIB.

Tableau du PIB par Habitant monde (La France 23ème)

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Le Budget de l’état en 2023 est de 577 Md€ soit 21,66% du PIB. En gardant ce même pourcentage et les 25% de PIB en plus, il serait de 721,5 Mds. (De quoi contenter chaque administration et leurs administrés).

La dette de 3088 Mds soit 116% du PIB, ne serait plus que de 92,6%. Ce qui est encore beaucoup trop élevé. N’oublions pas que son remboursement est augmenté par un taux d’inflation encore élevé.

La dépense publique de 1552.5 Mds d’euros représente 58,3% du PIB. Avec ce même pourcentage et 25 % de PIB en plus, elle serait de 1940,62 Mds soit à 388,12 Mds d’euros de plus. De quoi sortir nos régions, départements, communes… des difficultés pour joindre les deux bouts et investir suffisamment.

Les dépenses sociales se montent à 865 Mds d’euros, un record mondial, soit 55,7% de la dépense publique française (Record du monde). (La France représente 1% de la population mondiale mais 10% des dépenses sociales). Avec ce Scor que reste-t-il aux collectivités locales pour gérer correctement leur mairie, département, région, métropole ? Pas suffisamment pour répondre à tous les besoins de leurs administrés et encore moins depuis la survenue du RSA qui est devenu la première dépense des départements !

La production industrielle représente un chiffre d’affaires de 1255 milliards d’euros avec une valeur ajoutée de 325 Mds d’euros. De son côté, la production manufacturière représentait 22.3% en 1970 contre 11,4% en 2021, pour un montant de 213,8 Mds. Et pourtant les gains de productivité ont été multipliés par 8,6 depuis 1970, même si celle de l’ensemble de l’économie a cru de 17,2%.

Avec 25% de plus, la production passerait de 11.4% à 14,2%. Cela pourrait augmenter notre productivité permettant de devenir plus compétitifs et augmenter nos exportations.

La Pauvreté : Le nombre de pauvres augmentent malgré toutes les aides gouvernementales qui n’ont pas cessé de croître.

Il existe deux seuils de pauvreté, le premier : 50% du niveau de vie médian soit 5,3 millions et 8,3% (1158€ par mois pour une personne seule et 1730€ pour un couple) et le second à 60% avec 14.5% et 9,1 millions de personnes.

L’indice de Gini en France est de 0.298 - Tableau de l’indice de Gini des 7 pays principaux de l’UE

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L’indice de Gini défini les niveaux d’inégalité (de 0 à 1) 0 étant l’égalité parfaite. En relevant de 25% le niveau nous serions à 0,238, soit le mieux placé d’Europe.

Le niveau de consommation

La dépense de consommation finale des ménages a rebondi de 5,2% en volume après une chute historique en 2020 en raison du Covid 19, suivi d’une stagnation en 2023 avec 0,1% de hausse, suite à un taux élevé d’inflation.

Avec des salaires à plus de 25% au niveau employés, ouvriers, la consommation devrait effectuer un véritable bond, y compris des produits locaux favorisant la production agricole et même industrielle dans un deuxième temps.

Le nucléaire :

François Hollande voulait un nucléaire à 50% du PIB (Il était à 75%). Si le PIB augmente de 25%, la part du nucléaire tomberait à 60%. Pour les 10% manquant les énergies nouvelles vont combler facilement ces 10% manquants.

La croissance :

Avec 25% de PIB supplémentaire dans un délai extrêmement court, la croissance serait importante avec même un risque de nouvelle inflation, sauf si les Français épargnent plus. Le taux de croissance pourrait dépasser les 10% annuel.

Une balance commerciale déficitaire :

Depuis 2002, les déficits de la balance commerciale se sont accumulés jusqu’à atteindre 164 Mds en 2022 et 99,6 Mds en 2023. Avec un PIB de plus 25%, ce serait de meilleures marges pour les entreprises, un pouvoir d’achat plus élevé permettant aux agriculteurs de vendre mieux leurs produits en France, mais aussi diminuer les importations (Meilleur pour la planète) et devenir plus compétitif à l’export, la balance devrait redevenir positive.

La consommation d’énergie :

Elle sera plus difficile à évaluer. Si l’on augmente le PIB de 25%, cela entraîne une hausse des salaires donc du pouvoir d’achat des 14 millions de salariés, base 35 heures et ensuite des autres par augmentation entreprises.

Ce qui favorisera une forte hausse de consommation, des embauches, une baisse du chômage. Cela entrainera une hausse de consommation d’énergie. Mais avec tous les efforts qui ont été fait, augmentation du nucléaire, véhicules électriques, de moins en moins de chauffage au fuel, un passage progressif à l’hydrogène, cette consommation deviendra de plus en plus écologique. Même avec les hausses de température et le recours à la climatisation, cela n’augmentera pas la consommation non écologique, cause du développement des énergies dites propres.

Alors comment obtenir ces 25% de PIB en plus ?

Avec ce que je préconise depuis des décennies :

Augmenter les durées de travail et d’activité : 40 heures et départ en retraite à 65 ans (ce qui aurait dû être fait lors de la dernière augmentation sans la méconnaissance de certains de nos concitoyens qui voulaient la rejeter)

40 heures (hors fonctionnaires au départ) ce serait en plus par année :

60 Mds de salaires

30 Mds de charges en plus

11 Mds de TVA

6 Milliards d’impôts

Un smic de 252€ de plus par mois

Une augmentation des marges entreprises

Une augmentation des encours bancaires

Une forte baisse du chômage (D’où moins d’Assedic à payer)

Deux chômeurs qui reprennent un emploi font rentrer 1 emploi sous 3 mois

Ce serait une baisse des aides sociales, moins de RSA et autres aides…

Une forte diminution du taux de pauvreté.

Des campagnes revigorées par l’implantation de nouvelles entreprises et commerces.

RESULTAT :

Enfin un budget au minimum équilibré avec même des excédents dans un délai relativement court. Ce ne serait pas arrivé depuis 1974 !!! On rejoindrait l’Allemagne qui avec une réforme un peu similaire (Réformes Hartz de 2003) avait réussi à diminuer sa dette de près de 30% en 6 ans et baisser le chômage de 11,5% à 3%.

Expliquez aux français que travailler plus, ce serait dans leurs intérêts et ceux de leurs enfants et pour leur porte-monnaie, mais aussi la fierté d’être français.

Il est nécessaire que nos politiques et gouvernants comprennent que c’est la principale solution rapide qui rétablira l’équilibre des comptes et replacera la France en tête des pays qui ont un pouvoir de décision international et réjouira le cœur des Français.

On n’a pas tout essayé ! Toutes les « petites lois » ont eu que peu d’effets sauf celles de relancer des investissements, de la recherche (lois complémentaires) qui ont pu réduire le chômage (de 11 à 7%) au prix de subventions et aides démesurées qui ne font qu’alourdir le budget de dépenses et l’augmentation des déficits, donc de la dette.

Mes trois maximes :

« Travailler + pour dépenser + » en 2004

« Plus de travail = plus de social financé » en 2010

« Travailler + pour dépenser mieux » en 2014 : Plus local, moins low-cost donc plus français.

www.danielmoinier.fr

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Daniel Moinier a travaillé 11 années chez Pechiney International, 16 années en recrutement chez BIS en France et Belgique, puis 28 ans comme chasseur de têtes, dont 17 années à son compte, au sein de son Cabinet D.M.C. Il est aussi l'auteur de six ouvrages, dont "En finir avec ce chômage", "La Crise, une Chance pour la Croissance et le Pouvoir d'achat", "L'Europe et surtout la France, malades de leurs "Vieux"". Et le dernier “Pourquoi la France est en déficit depuis 1975, Analyse-Solutions” chez Edilivre.

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