La fusée géante de SpaceX a explosé en plein vol quelques minutes après son décollage, provoquant une situation inédite pour le trafic aérien civil. Alors que des débris de la fusée Starship auraient continué de se déplacer dans l’atmosphère pendant près d’une heure, l’absence d’alerte immédiate de SpaceX a conduit les contrôleurs à gérer l’urgence dans un laps de temps très contraint, exposant plusieurs avions commerciaux à un risque jugé sérieux par les autorités américaines.
La fusée Starship explose : des avions civils exposés après un test SpaceX

Le 16 janvier 2025, lors d’un nouveau vol d’essai depuis la base texane de Starbase, la fusée Starship développée par SpaceX a subi une explosion en vol, moins de dix minutes après le décollage. L’incident, impliquant directement l’entreprise dirigée par Elon Musk, a rapidement dépassé le cadre spatial pour devenir un problème majeur de sécurité aérienne, alors que plusieurs avions civils traversaient ou s’apprêtaient à traverser les zones survolées par les débris de la fusée, selon une enquête publiée dimanche 21 décembre par le Wall Street Journal.
La fusée Starship explose et disperse des débris sur des centaines de kilomètres
La fusée Starship effectuait son septième vol d’essai lorsqu’une anomalie est survenue environ 8,5 minutes après le décollage, entraînant ce que SpaceX a qualifié de « désintégration non planifiée rapide ». Selon les documents officiels examinés par la Federal Aviation Administration, l’explosion de la fusée a projeté des débris à haute altitude, certains restant en suspension ou poursuivant leur trajectoire dans l’espace aérien pendant près de 50 minutes. Or, pendant ce laps de temps, plusieurs couloirs aériens très fréquentés restaient ouverts, ce qui a accru la complexité de la situation pour les contrôleurs.
Dans ce contexte, la question de la communication est devenue centrale. D’après la FAA, SpaceX n’a pas immédiatement utilisé la ligne d’alerte dédiée pour prévenir les autorités aéronautiques après l’explosion de la fusée. Ce retard, même limité, a eu des conséquences opérationnelles importantes. Les contrôleurs ont dû identifier la menace, analyser les données disponibles et agir sans information complète, alors même que des avions de ligne approchaient des zones potentiellement contaminées par les débris de la fusée Starship, un scénario rarement rencontré à cette échelle.
Des avions civils exposés par la fusée Starship, Elon Musk et SpaceX pointés du doigt par les autorités
Selon les rapports de la FAA, au moins trois vols commerciaux ont été directement affectés par l’explosion de la fusée, représentant environ 450 passagers. Dans plusieurs cas, les contrôleurs ont ordonné des déroutements ou des modifications de trajectoire afin d’éviter les zones où des fragments de la fusée pouvaient encore se trouver. L’agence fédérale américaine a parlé d’un « risque extrême pour la sécurité », une qualification rarement employée pour des incidents impliquant des essais spatiaux.
L’un des éléments les plus marquants concerne les échanges radio entre contrôleurs et équipages. D’après des transcriptions citées par la presse anglo-saxonne, un équipage s’est vu indiquer qu’il pouvait poursuivre sa route « à ses propres risques », tant l’incertitude restait élevée quant à la présence de débris de la fusée sur la trajectoire prévue. Par ailleurs, certains avions ont dû déclarer des situations d’urgence liées au carburant, conséquence directe des détours imposés à la dernière minute. Ces épisodes soulignent à quel point l’explosion de la fusée Starship a placé l’aviation civile dans une zone grise opérationnelle, où les marges de sécurité se sont brutalement réduites.
Gestion du trafic aérien après l’explosion de la fusée : Elon Musk face aux limites du modèle SpaceX
Au-delà de l’événement lui-même, l’incident relance le débat sur l’intégration des lancements de fusée dans un espace aérien déjà saturé. La FAA a confirmé que la zone considérée comme potentiellement dangereuse est restée active pendant environ 50 minutes, un délai inhabituellement long pour un test spatial. Pendant cette période, les contrôleurs ont dû surveiller simultanément la dispersion des débris de la fusée, le trafic commercial et les niveaux de carburant des appareils concernés, augmentant fortement leur charge de travail.
Pour SpaceX et Elon Musk, cette séquence met en lumière les limites d’une approche fondée sur des essais rapides et fréquents de fusée de très grande taille. Si l’entreprise affirme que chaque explosion fournit des données précieuses pour améliorer la fiabilité du système Starship, les autorités aériennes insistent désormais sur la nécessité d’une coordination plus fluide et plus rapide. La FAA a d’ailleurs lancé une analyse approfondie de l’incident afin de déterminer si les procédures actuelles sont suffisantes pour prévenir tout danger futur lié aux vols d’essai de fusée au-dessus de zones aériennes actives.
