Alors que les fêtes de fin d’année approchent à grands pas, les professionnels de santé s’inquiètent de l’accélération brutale de l’épidémie de grippe en France. En cause : l’émergence du variant K, une souche particulièrement contagieuse du virus A(H3N2), qui pousse les hôpitaux à se préparer à un afflux massif de patients dans les jours à venir.
Grippe : le variant K inquiète les hôpitaux à l’approche de Noël

Un contexte explosif à quelques jours de Noël
Depuis le 18 décembre 2025, l’ensemble de la France métropolitaine est officiellement passé en phase épidémique de grippe. Santé publique France alerte sur une augmentation marquée des consultations pour syndrome grippal, toutes tranches d’âge confondues. En une semaine, le taux de consultations est passé de 191 à 266 cas pour 100 000 habitants. Cette accélération survient à un moment critique : la dernière semaine avant les vacances scolaires.
Le pic de l’épidémie est attendu entre le 22 et le 28 décembre, en pleine période de brassage familial et de mobilisation réduite dans les services hospitaliers. Santé publique France et l’Institut Pasteur estiment que le recours aux soins va fortement s’intensifier durant cette période. Ils anticipent un impact important sur les établissements de santé, déjà fragilisés par d'autres virus hivernaux.
Le variant K, un multiplicateur de contagiosité
Le variant K, sous-clade du virus de type A(H3N2), est désormais majoritaire parmi les souches circulantes. D’après les séquences analysées, il représente 77,6 % des cas détectés. Sa particularité, une contagiosité nettement supérieure aux souches précédentes. Comme l’explique le professeur Thierry Prazuck, chef du service des maladies infectieuses au CHR d’Orléans, dans Notre Temps : « Avec ce variant K, 1 personne malade peut infecter 4 personnes alors qu'habituellement, on tourne autour de 1 pour 2 ».
Cette dynamique pourrait accélérer le pic de l’épidémie bien avant le Nouvel An. Pour autant, les symptômes provoqués par cette mutation ne semblent pas plus graves que ceux des grippes saisonnières habituelles. Selon le communiqué de l’Organisation mondiale de la Santé : « Les données épidémiologiques actuelles n'indiquent pas d'augmentation de la gravité de la maladie, bien que cette mutation génétique entraîne une évolution notable du virus ».
L’hôpital sous pression : tension logistique et risque de saturation
Face à cette propagation rapide, les hôpitaux français tirent la sonnette d’alarme. La pression monte non seulement à cause de l’intensité virale, mais aussi en raison de la période particulièrement sensible du calendrier sanitaire. TF1 Info, citant Santé publique France, alerte sur un « fort impact attendu pendant les congés de fin d’année », période durant laquelle les effectifs hospitaliers sont traditionnellement réduits. Ce scénario évoque des tensions similaires à celles observées lors des pics Covid, bien que la sévérité clinique du virus soit moindre. La combinaison de la hausse brutale des cas, de l’effet vacances et du retour de gestes barrières peu appliqués alimente les inquiétudes des autorités sanitaires.
La ministre de la Santé, Stéphanie Rist a insisté, mercredi 17 décembre sur BFMn sur l'importance de renouer avec les réflexes de prévention : « Tous les Français connaissent ce discours, mais il est de mon devoir de le rappeler. S'il vous plaît, on remet les masques, on se lave les mains et, régulièrement, on aère les pièces ». Par ailleurs, le taux de décès lié à la grippe a déjà doublé par rapport à l’année précédente, atteignant 1,8 % des certificats électroniques, contre 0,9 % en 2024. Ce signal renforce la nécessité d’une mobilisation rapide pour éviter une saturation des soins, en particulier dans les unités d’urgences et de gériatrie
