Prêt-à-porter : l’enseigne IKKS placée en redressement judiciaire

L’hécatombe dans le milieu du prêt-à-porter continue. Cette fois, la marque IKKS est frappée. Elle vient d’être placée en redressement judiciaire. Au total, plus de 1 000 emplois sont menacés.

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By Cédric Bonnefoy Published on 3 octobre 2025 17h30
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Prêt-à-porter : l’enseigne IKKS placée en redressement judiciaire - © Economie Matin
1000 emploisLa marque de prêt à porter, IKKS, vient d’annoncer son placement en redressement judiciaire.

L’enseigne IKKS est en redressement judiciaire

La marque IKKS, acteur majeur du prêt-à-porter, a officiellement été placée en redressement judiciaire. Cette décision du tribunal de commerce intervient après plusieurs années de difficultés financières, dans un contexte marqué par la crise économique, l’inflation et la fragilité structurelle du secteur de la mode en France.

La nouvelle du redressement judiciaire d’IKKS confirme la gravité de la situation dans le prêt-à-porter français. En tout, plus de 1 000 emplois sont menacés, une donnée qui illustre l’ampleur sociale de cette faillite annoncée. La marque, fondée en 1987, avait su imposer un style casual chic et se positionner comme une référence, mais la succession de crises économiques et sanitaires a fragilisé ses équilibres financiers.

L’enseigne a longtemps résisté aux secousses du secteur. Toutefois, la baisse de fréquentation des magasins, l’essor du e-commerce et la hausse des coûts de production ont accentué sa vulnérabilité. IKKS se retrouve ainsi, à l’instar de nombreuses enseignes, victime d’un modèle bousculé par des transformations rapides et une consommation en berne.

Des plans sociaux déjà engagés avant le redressement judiciaire

La mise en redressement judiciaire d’IKKS s’inscrit dans une trajectoire où les signaux d’alerte s’accumulaient. Dès février 2024, l’entreprise annonçait un vaste plan social, baptisé PhoenIKKS, qui prévoyait la suppression de 202 postes en France sur un effectif total de 1 328 collaborateurs, ainsi que la fermeture de 77 magasins et corners sur 604. Pour tenter d’enrayer la spirale, l’actionnaire principal avait injecté 30 millions d’euros en juin 2024 afin de restructurer la dette et de maintenir à flot l’activité. Malgré ces mesures, l’entreprise n’a pas retrouvé une rentabilité suffisante pour éviter la procédure judiciaire.

Le redressement judiciaire d’IKKS illustre l’ampleur de la crise du prêt-à-porter français. L’entreprise a été frappée « à son tour » par une conjoncture défavorable qui balaie tout le secteur. L’accumulation de facteurs a fragilisé le modèle économique des marques. « La conjonction de divers facteurs externes tels que la crise sanitaire mondiale due au Covid-19, les conséquences de la guerre en Ukraine (…) et une inflation persistante, ont fortement impacté l’ensemble du secteur », reconnaissait déjà IKKS dans un communiqué.

Au-delà des causes globales, c’est la transformation des modes de consommation qui joue un rôle déterminant. Les enseignes historiques comme IKKS peinent à rivaliser avec les géants du e-commerce et du fast fashion, dont les modèles logistiques et financiers sont plus agressifs. Dans ce paysage instable, la fragilité d’IKKS incarne celle d’un secteur qui traverse une crise profonde et durable.

Cedric.bonnefoy

Cédric Bonnefoy est journaliste en local à la radio. À côté, il collabore depuis 2022 avec Économie Matin.

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