Inflation : comme Lidl, E.Leclerc douche les espoirs d’une baisse des prix

Le « septembre vert », cette période tant attendue de baisse des prix après une flambée inflationniste, semble s’éloigner des rayons de nos supermarchés. Entre les déclarations de Michel-Édouard Leclerc et celles du numéro deux de Lidl en France, le constat est clair : la déflation, donc la baisse des prix à la consommation, n’est pas pour demain. Et surtout pas pour septembre 2023.

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 28 juillet 2023 à 9h09
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4,5%L'inflation en juin 2023 a été de 4,5% en France.

L'inflation alimentaire : un sujet brûlant

Le contexte économique actuel est marqué par une inflation alimentaire sans précédent. Depuis mars 2022, les prix des produits alimentaires ont augmenté de 17%. Une hausse qui, selon Michel-Édouard Leclerc, président des centres E.Leclerc, ne connaîtra pas de ralentissement significatif dans les mois à venir.

« On arrive en haut de la flambée des prix mais depuis mars 2022, c'est +17% sur les prix des produits alimentaires », déclare-t-il le 27 juillet 2023 sur Europe 1. Bien que le pic inflationniste soit probablement derrière nous, les consommateurs ne devraient pas s'attendre à une baisse massive des prix à la rentrée. « On est encore dans des prix très élevés mais les prix vont augmenter moins vite. »

Les raisons derrière cette inflation persistante

Plusieurs facteurs expliquent cette inflation continue. D'une part, la législation actuelle ne permet pas une renégociation fréquente des prix entre les distributeurs et les industriels. En effet, en France, les négociations de prix ne peuvent avoir lieu qu'une fois par an.

Cette contrainte légale rend difficile toute tentative de répercussion rapide des baisses du cours des matières premières sur les produits finis. « En France, légalement, on n’a le droit de discuter qu'une fois par an », souligne Michel-Édouard Leclerc. Et ce dernier de demander une nouvelle fois que les règles changent.

Les stratégies des grands distributeurs

Face à cette situation, les distributeurs adoptent différentes stratégies. Lidl, par exemple, a choisi de réduire ses marges pour offrir des prix plus bas à ses clients. Cette stratégie a permis à l'enseigne d'attirer des centaines de milliers de nouveaux clients chaque mois.

Cependant, cette approche a un coût. Lidl a dû geler certains de ses investissements immobiliers pour compenser la réduction de ses marges. Michel Biero, directeur exécutif achats et marketing de Lidl France, précisait la veille au micro de RTL : « On a baissé nos prix entre 8 et 10% depuis le printemps ».

Pour Michel-Edouard Leclerc, la solution est toute trouvée pour les ménages. « J'arrête de parler de hausse ou de baisse, je dis au public d'aller dans les magasins, de comparer et de prendre le moins cher. La vraie lutte se fait entre les distributeurs. »

Comment vont évoluer les prix à la consommation ?

Les perspectives pour les mois à venir ne sont pas très optimistes. Bien que certains espèrent encore un « septembre vert », la réalité pourrait être tout autre. Les consommateurs devront probablement continuer à faire face à des prix élevés, du moins à court terme.

Les distributeurs, quant à eux, devront trouver des moyens innovants pour attirer et retenir leurs clients dans ce contexte économique difficile. Michel Biero de Lidl ajoute : « Il n’y aura pas de baisse de prix massive. Plus exactement, il y aura des promotions pour écouler les invendus des grandes marques qui avaient trop augmenté ».

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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