La faillite de iRobot marque un tournant brutal pour l’un des pionniers mondiaux de la robotique domestique. Après plus de trente ans d’innovation, le créateur du Roomba, longtemps symbole de l’aspirateur intelligent, se place sous protection judiciaire.
IRobot : Le fabricant des robots-aspirateurs Roomba fait faillite
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Published on 15 décembre 2025 6h18
500 EUROSUn Roomba peut coûter plus de 500 euros selon le modèle.
La faillite de iRobot a été officiellement engagée mi-décembre 2025 aux États-Unis. L’entreprise américaine, fondée en 1990 et devenue célèbre grâce au robot aspirateur Roomba, a déposé une procédure sous le régime du Chapter 11. Cette faillite intervient après plusieurs avertissements financiers et ouvre la voie à une reprise par son principal partenaire industriel chinois.
Faillite de iRobot : pourquoi ?
La faillite de iRobot n’est pas le fruit d’un événement isolé. Au fil des dernières années, l’entreprise a accumulé des difficultés structurelles. D’abord, la dépendance presque exclusive au marché de l’aspirateur robot a limité sa capacité de diversification. Ensuite, la pression concurrentielle s’est accentuée, notamment face à des fabricants asiatiques capables de proposer des robots plus sophistiqués à des prix inférieurs.
Par ailleurs, iRobot a longtemps cherché une solution externe. En 2024, l’entreprise avait accepté une offre de rachat par Amazon, valorisée environ 1,7 milliard de dollars, soit près de 1,56 milliard d’euros selon les taux de l’époque. Toutefois, cet accord a échoué face aux obstacles réglementaires, selon Reuters en décembre 2025. Cette rupture a laissé iRobot fragilisée, sans soutien financier majeur, accélérant sa chute.
Le fabricant des Roomba, en difficulté, a été achevé par les droits de douane de Trump
La faillite de iRobot s’explique aussi par une situation financière devenue intenable. En 2024, le chiffre d’affaires de l’entreprise s’élevait à environ 682 millions de dollars, soit près de 630 millions d’euros, un niveau insuffisant pour absorber ses coûts fixes, selon Reuters. Dans le même temps, la société devait encore environ 190 millions de dollars, soit près de 175 millions d’euros, liés à un prêt contracté en 2023, auxquels s’ajoutaient environ 74 millions de dollars supplémentaires dus à son partenaire industriel Picea.
De plus, des facteurs externes ont aggravé la situation. Les droits de douane américains sur certaines importations, atteignant jusqu’à 46 %, ont fortement renchéri les coûts de production. Selon Reuters, cette contrainte a réduit les marges de l’entreprise à un moment critique. Ainsi, malgré une part de marché encore solide, environ 42 % aux États-Unis et 65 % au Japon pour les robots aspirateurs, la faillite est apparue comme le seul moyen de restructurer la dette et préserver l’activité.
Faillite et reprise : ce qui va se passer pour iRobot, ses salariés et ses clients
Dans le cadre de la faillite, iRobot a conclu un accord de restructuration avec Shenzhen Picea Robotics, son principal fabricant et créancier. Selon un communiqué officiel diffusé via PR Newswire, cette opération prévoit que Picea prenne le contrôle total de l’entreprise. À l’issue de la procédure, iRobot deviendra une société privée détenue à 100 % par ce groupe chinois, tandis que les actions existantes seront annulées et sans valeur.
L’entreprise a indiqué que les services essentiels, notamment le support logiciel, l’application mobile et le service après-vente des robots Roomba, seraient maintenus durant la procédure. Reuters précise également que les salaires des 274 employés restants devraient continuer à être versés.