La cyberattaque qui a frappé Jaguar Land Rover au tout début de septembre 2025 a mis à l’arrêt les chaînes de production, perturbé des milliers d’entreprises et dévoilé l’ampleur des fragilités industrielles.
Jaguar Land Rover : l’énorme coût de la cyberattaque

Survenue durant le week-end du 31 août au 1er septembre 2025, la cyberattaque dirigée contre Jaguar Land Rover a immédiatement paralysé les systèmes industriels et informatiques du groupe. Dans un communiqué rendu public le 2 septembre 2025, l’entreprise a reconnu que plusieurs activités avaient été « gravement perturbées », plaçant ainsi la cyberattaque au centre des préoccupations du secteur automobile. Cette date marque le début d’une crise qui, selon les premières estimations, a pesé lourdement sur l’entreprise, sur la Bourse et sur l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement.
La cyberattaque contre Jaguar Land Rover : une ampleur inédite dans le secteur automobile
Lorsque l’incident a été confirmé, Jaguar Land Rover a d’emblée indiqué que la cyberattaque avait « gravement perturbé » ses opérations de production et de distribution, selon un porte-parole cité par BleepingComputer. La direction précisait alors qu’« à ce stade, rien n’indique que des données clients aient été dérobées, mais nos activités ont été sévèrement touchées ». La cyberattaque a eu pour conséquence immédiate l’arrêt complet des sites britanniques durant environ cinq à six semaines, selon les informations du Independent datées du 14 novembre 2025. De ce fait, l’ensemble du réseau de production a été contraint de fonctionner au ralenti, tandis que les équipes tentaient de redémarrer les systèmes dans un cadre sécurisé.
Parallèlement, le Cyber Monitoring Centre a qualifié l’incident « d’évènement cyber le plus coûteux ayant frappé le Royaume-Uni », selon un rapport cité par Reuters le 22 octobre 2025. Le document souligne que « la majeure partie de l’impact financier provient de la perte de production chez Jaguar Land Rover et ses fournisseurs ». Cette cyberattaque a affecté plus de 5 000 organisations et a coûté environ 1,9 milliard de livres sterling, soit près de 2,2 milliards d’euros, à l’économie britannique, toujours selon Reuters. Malgré plusieurs phases de remise en route progressive, JLR a indiqué le 29 septembre 2025 que le redémarrage complet de ses applications nécessitait un travail « rapide mais contrôlé », en coopération avec le National Cyber Security Centre, tandis que les investigations continuaient. « Nous sommes désolés pour la poursuite des perturbations », déclarait alors le groupe, d’après son communiqué officiel daté du même jour.
Un coût massif pour l’entreprise, la Bourse et la maison-mère Tata Motors
Le constructeur a annoncé que certaines données avaient été dérobées, selon une communication confirmée le 10 septembre 2025 par BleepingComputer. Au-delà de l’impact opérationnel, l’onde de choc financière a été immédiate. Pour le trimestre clos le 30 septembre 2025, Jaguar Land Rover fait état d’un chiffre d’affaires de 4,9 milliards de livres sterling, soit environ 5,6 milliards d’euros, ce qui représente une baisse de 24 % sur un an, selon son communiqué du 14 novembre 2025. Sur la même période, l’entreprise enregistre une perte avant impôts et éléments exceptionnels équivalente à (485) millions de livres, soit près de 558 millions d’euros.
À cette perte s’ajoutent des « éléments exceptionnels » atteignant 238 millions de livres, soit environ 274 millions d’euros, dont 196 millions de livres (près de 225 millions d’euros) directement attribués à la cyberattaque, selon le même communiqué de JLR. Le reste provient d’un programme de départs volontaires mis en place pour compenser la baisse des volumes. Ces montants témoignent de la sévérité du choc subi par l’entreprise, qui a dû revoir l’ensemble de ses prévisions financières.
Du côté de la maison-mère, Tata Motors a fortement ressenti la secousse. Selon Reuters, dans une publication du 14 novembre 2025, la marge d’exploitation attendue de JLR pour l’exercice fiscal suivant a été abaissée entre 0 % et 2 %, en raison notamment des répercussions de la cyberattaque et d’un contexte mondial complexe. JLR représente la majorité des bénéfices du groupe indien et l’interruption de production pendant cinq semaines a entraîné une charge exceptionnelle supérieure à 228 millions de dollars, soit près de 213 millions d’euros.
Face à l’ampleur des perturbations, JLR a déployé plusieurs mesures d’urgence, notamment un dispositif de soutien à ses fournisseurs afin d’éviter des ruptures définitives dans la chaîne d’approvisionnement, selon son communiqué du 14 novembre 2025. Adrian Mardell, directeur général de Jaguar Land Rover, déclarait à cette occasion : « JLR a fait de solides progrès pour rétablir ses opérations en toute sécurité et rapidement », citation issue du même document. L’entreprise a également renforcé ses infrastructures numériques, intégrant systématiquement davantage de redondance et de capacités de détection rapide.
