Automobile : certains ménages bientôt privés de LOA ?

La Location avec Option d’Achat (LOA) est en pleine mutation. À la suite de l’adoption d’une nouvelle directive européenne, cette formule de financement automobile, plébiscitée par de nombreux Français, va connaître des changements majeurs.

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Publié le 20 octobre 2023 à 11h00
Loa Automobile Reglementation Credit Usure
7 MILLIARDS €La LOA a atteint 7 milliards d'euros d'encours en 2023.

La même directive, qui porte sur les crédits en général, va avoir des conséquences sur le paiement fractionné.

Achat automobile : qu’est-ce que la LOA ?

La LOA, ou Location avec Option d'Achat, est une formule permettant de louer un véhicule avec la possibilité de l'acheter à un prix préalablement fixé. Durant la période de location, l'automobiliste n'est pas propriétaire du véhicule, mais simple locataire. Il paye donc un loyer, qui comprend selon les contrats certains avantages comme l’entretien.

À la fin du contrat, il peut choisir d'acheter le véhicule pour sa valeur résiduelle ou le restituer. Cette formule est particulièrement prisée par ceux qui souhaitent changer régulièrement de véhicule sans se soucier de la revente.

Les changements à venir pour la Location avec Option Achat

En raison de la nouvelle directive européenne sur le crédit à la consommation, adoptée le 12 octobre 2023, la LOA sera désormais considérée comme un crédit à part entière. Tout comme le paiement fractionné par ailleurs.

Les offres de LOA devront donc être plus claires. Elles devront afficher un Taux Annuel Effectif Global (TAEG) et respecter le taux d'usure, soit le taux maximal au-delà duquel il est interdit de prêter en France. De quoi apporter plus de transparence et protéger les consommateurs contre un endettement excessif.

Automobile : la LOA soumise au taux d'usure

Ces changements réglementaires posent un véritable défi pour les banques et les filiales financières des constructeurs automobiles. En effet, la LOA permet actuellement de compenser les hausses de prix des véhicules, notamment avec le passage à l'électrique. Ce qui ne sera plus le cas.

De plus, avec l'obligation d'afficher un TAEG, les professionnels craignent une comparaison défavorable avec les offres de crédit classique. Pour les ménages, ces modifications pourraient entraîner une hausse des coûts de financement, rendant la LOA moins attractive.

Mais, surtout, certains ménages seront interdits de LOA. L’application du TAEG entraîne automatiquement la soumission aux règles d’endettement et d’usure. Le taux d’usure maximum pour les prêts de 6.000 euros est de 6,92% en octobre 2023, ce que les spécialistes du secteur jugent insuffisant.

Les professionnels sont inquiets

Françoise Palle-Guillabert, directrice générale de l'Association française des Sociétés Financières, exprime sur Les Echos ses inquiétudes quant à une surtransposition de la directive en France.  « Nous avons en France un marché du crédit assaini mais fragilisé par l'inflation et ses conséquences sur la hausse des taux d'intérêt et le niveau de l'usure. Nous ne voulons pas d'une surtransposition de la directive, qui impliquerait des règles additionnelles par rapport à celles de nos concurrents européens. »

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

Suivez-nous sur Google News Economie Matin - Soutenez-nous en nous ajoutant à vos favoris Google Actualités.

Aucun commentaire à «Automobile : certains ménages bientôt privés de LOA ?»

Laisser un commentaire

* Champs requis