Comment Martine Kléber-Rossillon a plongé son propriétaire dans la ruine

Dans un immeuble cossu de la place de l’Alma, l’affaire opposant Pierre-Yves Chamla, propriétaire parisien à Martine Kléber-Rossillon, héritière de la famille Schlumberger et cadre dirigeante du groupe Sofra, prend des proportions inhabituelles. Loué 12 000 euros par mois, l’appartement de 165 m² qu’elle occupe depuis 2024 est devenu le centre d’un conflit où demandes répétées, contestations et manœuvres procédurales auraient progressivement bouleversé l’équilibre initial du bail.

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By La rédaction Published on 9 décembre 2025 9h21
Jeux olympique, paris, 2025, stagnation, tourisme, économie
Comment Martine Kléber-Rossillon a plongé son propriétaire dans la ruine - © Economie Matin
38 EUROSEn 2025, le prix médian du loyer au m² à Paris est de 38 euros

Selon les informations du Parisien, les premières semaines de location, la locataire multiplie réclamations et exigences sur l’état du logement, pourtant fraîchement rénové. Selon plusieurs attestations recueillies par le propriétaire, des interventions et remplacements auraient été sollicités pour des éléments jugés minimes, certains frais ayant même été avancés par le bailleur pour tenter d’apaiser la situation. Malgré ces concessions, le climat se dégrade, notamment après la disparition de deux statuettes de Banksy figurant sur les images de l’état des lieux, que la locataire promet de restituer uniquement lors de son départ.

À partir de décembre 2024, les loyers ne sont plus réglés intégralement. Martine Kléber-Rossillon opère des retenues unilatérales pour des travaux qu’elle estime nécessaires, entraînant une série de commandements de payer et de procédures. Le propriétaire découvre alors que les virements partiels proviennent non pas de ses locataires, mais de la société Sofra, pourtant étrangère au bail. L’utilisation d’une personne morale pour régler, de manière minorée, une dette locative privée interroge et pourrait soulever la question d’une utilisation inappropriée de fonds d’entreprise.

Parallèlement, des serrures changées sans autorisation empêchent le propriétaire d’accéder à son propre logement. Acculé par les charges et les échéances, le propriétaire Pierre-Yves Chamla affirme avoir dû se reloger dans une chambre de bonne tandis que l’appartement reste occupé, avec près de 200 000 euros d’arriérés estimés. De son côté, Martine Kléber-Rossillon rejette les accusations et conteste même le congé de fin de bail, sollicitant la requalification du logement en résidence principale, ce qui lui permettrait de bénéficier d’un loyer encadré.

L’affaire, aujourd’hui largement judiciaire, révèle un rapport de force déséquilibré où un bailleur isolé se heurte à une personnalité disposant de moyens financiers et procéduraux considérables. Derrière ce litige privé se dessinent des enjeux plus larges : l’usage contesté d’une société dans un différend personnel, la multiplication de démarches retardatrices et la difficulté, pour certains propriétaires, de faire valoir leurs droits face à des locataires bien plus puissants qu’eux.

Pour les proches du dossier, cette affaire dépasse le simple contentieux locatif. Elle interroge sur la capacité du droit à garantir un équilibre réel entre bailleurs et locataires lorsque ces derniers disposent d’un pouvoir économique et d’outils juridiques suffisamment solides pour prolonger indéfiniment une occupation contestée. Un débat que la justice devra désormais trancher.

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