Fortes chaleurs, inondations, incendies : plus de 10 milliards d’euros envolés à cause de l’été 2025 extrême

L’été 2025 aura été un catalyseur brutal des fragilités structurelles de l’économie européenne face au dérèglement climatique. Une nouvelle étude chiffre à 43 milliards d’euros les pertes immédiates provoquées par les épisodes extrêmes. Pour la France, l’addition dépasse les 10 milliards d’euros, soit près de 0,4 % de son PIB.

By Alix de Bonnières Last modified on 15 septembre 2025 10h40
été 2025
Fortes chaleurs, inondations, incendies : plus de 10 milliards d’euros envolés à cause de l’été 2025 extrême - © Economie Matin

Un rapport co-signé par des économistes de la BCE et de l’université de Mannheim détaille l’effet macroéconomique de l’été 2025 sur l’Union européenne. L’analyse met en lumière une contraction significative de la valeur ajoutée, des perturbations sectorielles massives et une érosion durable des capacités productives, en France comme dans l’ensemble de l’Europe.

Été 2025 : une onde de choc sur les équilibres économiques européens

Un recul de la valeur ajoutée brute au sein de l’UE

Les dommages liés aux canicules, sécheresses et inondations ont fait perdre 43 milliards d’euros à l’économie européenne entre juin et août, selon les modélisations publiées le 15 septembre 2025 par Le Monde, les dommages liés aux canicules, sécheresses et inondations ont fait perdre 43 milliards d’euros à l’économie européenne entre juin et août. Ces perturbations représentent 0,26 % de la valeur ajoutée brute de l’Union.

Ce déficit ne se limite pas aux coûts assurantiels ou aux dégâts matériels. Il reflète des mécanismes profonds : effondrement temporaire de la productivité, rupture de chaînes d’approvisionnement, arrêts de production, ralentissement des flux logistiques.

« Les vagues de chaleur, sécheresses et inondations qui ont marqué l'été 2025 ont engendré 43 milliards d'euros de pertes pour l'économie européenne », indique Le Dauphiné, citant le rapport du consortium universitaire.

La France, troisième économie la plus exposée

La France concentre à elle seule 10,1 milliards d’euros de pertes selon AEF Info, soit environ 0,39 % de son PIB 2024. Cette contraction touche principalement l’agriculture, le bâtiment, les transports et les services. Les dommages liés aux incendies dans le Sud et aux inondations dans l’Ouest pèsent fortement sur les collectivités territoriales.

« En France, les pertes régionales agrégées sont estimées à 10,1 milliards d’euros en 2025, soit environ 0,39 % du PIB de 2024 », indique le rapport publié par AEF Info.

Les experts signalent également un phénomène de désorganisation sectorielle : pression sur le marché de l’énergie, surcoûts d’assurance, repli des exportations agricoles. Zonebourse rappelle que « l’Espagne, la France et l’Italie ressortent comme les pays les plus touchés, chacun faisant face cette année à des pertes supérieures à 10 milliards d’euros ».

Des pertes différées en cascade jusqu’en 2029

Des effets d’entraînement sur la croissance future

La mécanique économique de l’été 2025 ne s’arrêtera pas à son dernier jour. D’après les projections, les effets cumulés de ces perturbations extrêmes pourraient conduire à 126 milliards d’euros de pertes pour l’Union d’ici à 2029. Ces montants, évoqués par Le Monde, englobent l’attrition des investissements, les révisions à la baisse des croissances projetées et les coûts indirects liés à l’adaptation climatique.

Ce report différé de la charge économique traduit un déplacement structurel des ressources publiques, mobilisées pour reconstruire, compenser et prévenir. La réforme des systèmes d’assurance, la modernisation des réseaux hydrauliques et les mécanismes de soutien agricole sont autant de postes budgétaires en tension.

La croissance française déjà amputée

Pour l’année en cours, les effets de l’été 2025 se traduisent déjà par une révision des prévisions de croissance. L’Express évoquait dès juillet un recul de 0,3 point du PIB français, dû aux conséquences des canicules sur la consommation, les infrastructures et la productivité. Le ralentissement des secteurs du BTP, des transports publics et du tourisme accentue cette tendance.

Les perspectives pour les trimestres suivants restent incertaines : dégradation du pouvoir d’achat, instabilité des prix agricoles, et vulnérabilité énergétique s’installent dans les projections.

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