Environ 800 000 fonctionnaires américains au « chômage politique » pour une durée indéterminée

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Par Laure De Charette Modifié le 2 octobre 2013 à 1h37

Ce qui semblait encore impossible il y a quelques jours est en train de se produire. Aux Etats-Unis, l'administration fédérale est en partie fermée, car les élus du Congrès ont été incapables de se mettre d'accord sur le Budget.

La Maison Blanche fonctionne désormais avec un quart de ses effectifs habituels

Les Républicains, majoritaires à la Chambre des représentants, voulaient saboter la réforme de la Santé de Barack Obama, en n'inscrivant pas encore son financement dans le projet de Budget (qui devait établir les recettes et les dépenses du pays à partir du 1er octobre, date du début de l'année budgétaire aux Etats-Unis) ; les Démocrates, eux, majoritaires au Sénat, sont restés inflexibles : sans la loi baptisée « Obamacare », approuvée par le Congrès et validée par la Cour suprême, le Budget ne passera pas.

Résultat, ce sont les Américains qui trinquent. Environ 800 000 fonctionnaires ont été mis à pied hier. Concrètement, cela signifie qu'ils ne vont pas pouvoir travailler pendant une durée indéterminée, et surtout qu'ils ne vont toucher aucun salaire pendant cette même durée indéterminée ! Mais comment rembourser les crédits en cours, faute de revenus mensuels ?

Du coup, les services de l'Etat vont tourner au ralenti. La Maison-Blanche a mis à pied temporairement les trois-quarts de ses effectifs. Seuls les fonctionnaires travaillant dans l'armée, le contrôle aérien et les prisons restent en poste.

Moins grave mais plus symbolique, les parcs nationaux du Yosemite et du Yellowstone ont fermé, faute de rangers pour y patrouiller. Les campeurs sont priés de plier bagages.

"Des conséquences très réelles, dans la vraie vie, tout de suite"

Le shutdown de l'administration, résultante de l'absence de Budget, « aura des conséquences économiques très réelles pour des gens dans la vraie vie, et tout de suite », avait prévenu Barack Obama. Il disait vrai.

Ce n'est pas la première fois que les Etats-Unis procèdent au shutdown de leur administration. Cela s'est déjà produit des dizaines de fois. Mais celui-ci, sur fond de crise économique, ne va pas améliorer les affaires du pays.

D'après Goldman Sachs, chaque semaine de shutdown couterait au pays 0,8 point de PIB ce trimestre. Fin 1995, les trois semaines de fermeture avaient couté au pays la modique somme de 2 milliards de dollars (actuels). Qui va payer les pots cassés ?

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

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