Le groupe Eiffage a de l’ambition dans le domaine aéroportuaire. L’entreprise veut acheter les 49,99% que détient Casil Europe dans ATB, le concessionnaire de l’aéroport de Toulouse-Blagnac.
Au début de l’année 2015, l’État lançait la privatisation d’ATB (Aéroport Toulouse-Blagnac), le concessionnaire du troisième aéroport régional français, avec 9,6 millions de passagers l’an dernier. Casil Europe, une société à capitaux chinois créée par le consortium Symbiose, s’empare de 49,99% du capital de l’opérateur, contre un chèque de 308 millions d’euros. L’État conserve de son côté 10,01% d’ATB. La gouvernance de Casil Europe, devenu actionnaire principal du concessionnaire, est fortement critiqué, en particulier sa politique de versement de dividendes particulièrement généreux, puisés à même les réserves d’ATB. L’entreprise annonçait toutefois, en début d’année, sa volonté de céder sa participation.
Négociations exclusives
C’est là qu’entre en jeu Eiffage. Le groupe a indiqué être entré en négociations exclusives avec Casil Europe, afin de racheter ses parts au capital d’ATB. Cette opération s’inscrit dans une stratégie de diversification du portefeuille de concessions de la société, « déjà fort de nombreuses participations dans des infrastructures de transport en Europe ». Casil Europe accueille favorablement la nouvelle, bien entendu, et défend son bilan en tant que premier actionnaire : « L'engagement continu de Casil Europe au sein du conseil de surveillance et auprès du directoire, ainsi que des équipes d'ATB, s'est notamment traduit par une augmentation de près de +30% des flux de passagers, l'ouverture de 42 destinations supplémentaires et des investissements significatifs dans la modernisation et le développement de l'aéroport ».
Décision de justice
Néanmoins, l’opération se heurte à une décision de justice. La cour administrative d’appel de Paris a en effet annulé la procédure de privatisation de l’aéroport, estimant que le cahier des charges de la cession des titres n’avait pas été respecté. L’État s’est depuis pourvu en cassation auprès du Conseil d’État. Eiffage et Casil Europe sont désormais suspendus à la décision de la juridiction pour poursuivre la transaction.