La Grèce a besoin d’une rallonge de 16 à 20 milliards d’euros

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Par Jean-Baptiste Giraud Publié le 25 octobre 2012 à 5h12

Tout le monde le savait déjà depuis plusieurs mois, mais tout le monde feignait aussi de ne pas le savoir.

La Grèce ne tiendrait pas ses délais pour un retour à un déficit "raisonnable" de 4,5 % ? Evidemment, vu la récession dans laquelle le pays est plongé depuis deux ans (-20%), difficile de demander à un unijambiste de courir le marathon (ou de danser le sirtaki). Accorder du temps supplémentaire à la Grèce allait couter des sous ? Bien sûr, puisque si le budget grec continue à être dans le rouge, il faut bien continuer à payer une partie des dépenses à crédit, et le crédit de la Grèce en ce moment, c'est l'Europe et le FMI piano qui le financent. Combien ? Là encore, depuis des mois, la rallonge avait été calculée : 16 à 20 milliards d'euros.

Seulement voilà, à force de repousser l'échéance, arrive le moment où il faut le trouver, cet argent. Première étape : accorder un délai supplémentaire à la Grèce pour revenir dans les clous, ou plutôt dans "des" clous, acceptables; Rappelons juste que le déficit budgétaire grec, lorsque l'on a découvert le pot-aux-roses, était de 13 % en 2010, alors que les chiffres officiels mais truqués annonçaient "seulement" la moitié...

Alors on bluffe encore. Yannis Stournaras, le ministre des finances grec, a annoncé hier avoir obtenu l'accord du FMI et de l'Europe pour prendre deux ans de plus avant d'atteindre l'objectif de 4,5 % de déficit budgétaire primaire. Annonce aussitôt contredite par les créanciers de la Grèce, qui n'ont pas encore dit oui à tout. Et en particulier pas dit oui à la rallonge, donc de 16 à 20 milliards. Mais aurons-t-il le choix ? 16 à 20 milliards, c'est "bien peu" à côté des centaines de milliards d'aides et de remises de prêts déjà accordés. On parle au bas mot de 400 milliards...

Photo Jean Baptiste Giraud

Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).

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