Airbnb montre patte blanche à Paris, un de ses marchés européens et mondiaux les plus importants. La plateforme de location d'hébergements entre particuliers va mettre en place un compteur sur les annonces du centre de Paris.
Les annonces de location du centre historique de la capitale (les 1er, 2e, 3e et 4e arrondissements) vont afficher un compteur à compter de janvier prochain. L'hôte saura ainsi rapidement le nombre de nuitées qu'il lui reste à proposer. Ce dispositif n'est pas une première : il a été inauguré à Londres et à Amsterdam, avec un certain succès puisque le nombre de logements loués au-delà des limites imposées dans les quartiers tendus de ces deux métropoles a fondu de respectivement deux tiers et trois quarts. À Paris, la limite légale est de 120 jours par an.
Guérilla contre Airbnb
La ville de Paris mène une intense guérilla contre Airbnb, qui ne peut pas passer à côté d'un de ses plus gros marchés. La plateforme compte en effet 65 000 logements à louer. Mais la mairie entend limiter autant que possible les nuisances liées au tourisme de masse dans le centre de la capitale. Et puis il y a le problème prégnant de l'offre locative très tendue dans ces arrondissements du cœur de la ville. Airbnb explique dans son communiqué que ces difficultés existaient bien avant son arrivée.
Un compteur pour éviter les abus
Certes, il a toujours été difficile de trouver à se loger dans le centre de Paris. Mais Airbnb a été un facteur aggravant, pourrait-on lui rétorquer. L'entreprise explique aussi avoir collecté 12 millions d'euros de taxe de séjour l'an dernier, et généré 1,7 milliard d'euros pour les hôtes parisiens, toujours en 2016. Dans leur vaste majorité (93%), les loueurs qui passent par Airbnb n'ont qu'un seul hébergement. Enfin, le revenu médian à Paris est de 2 300 euros pour une moyenne de 33 nuitées par an.