L’Allemagne taxera les transactions financières

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Par Elisabeth Guedel Modifié le 8 juin 2012 à 5h42

Eco Digest du 8 juin 2012 (2) - Angela Merkel ne comptait pas laisser le leadership européen à François Hollande avec son plaidoyer pour la croissance. La chancelière allemande vient de trouver un accord avec l’opposition de son pays pour s’assurer la ratification du Pacte budgétaire au parlement allemand. Les principaux partis politiques voteront pour en échange d’un impôt sur les transactions financières, mesure réclamée par les sociaux-démocrates et défendue depuis longtemps par Berlin. Pas de chiffre arrêté mais cette taxe pourrait atteindre jusqu'à 0,1 % du montant des transactions, comme l'avait adopté la France en mars dernier - taxe censée entrer en vigueur cet été. Le vote allemand devrait intervenir avant le début des vacances parlementaires, le 6 juillet. La perspective d'un Pacte budgétaire ratifié permettra à la chancelière allemande d’aborder le sommet européen, à la fin du mois, avec une certaine assurance face aux partisans de la croissance...

Les Allemands ne sont pourtant pas très optimistes quant à la sortie de la crise de la dette en zone euro : selon un sondage DeutschlandTrend, 78 % d’entre-eux sont persuadés que le pire reste à venir et 83 % son favorables à une sortie de la Grèce si elle ne tient pas ses engagements de rigueur. À 10 jours des législatives grecques, l’ex-premier ministre Lucas Papadémos a appellé hier les électeurs à “maintenir le cap” des réformes et a qualifié de “catastrophique” une sortie du pays de la zone euro.

L’Espagne, elle, récolte une mauvaise note : celle de l’agence de notation Fitch qui a dégradé le pays de 3 crans (BBB) avec perspective négative. Fitch évalue le coût du sauvetage du secteur bancaire espagnol entre 50 et 100 milliards d’euros. De son côté, l’agence Standard & Poor’s parle de 80 à 112 milliards d’euros les pertes des banques espagnoles.

La situation en Europe menace le système financier et l'économie américaine. C’est le président de Fed, la réserve fédérale américaine, qui le dit. Lors de son point sur l’économie devant le Congrès, Ben Bernanke a assuré que la Fed était prête à intervenir en cas de menace trop forte. Mais l’Europe n’est pas la seule coupable : le déficit budgétaire des États-Unis est aussi montré du doigt. Malgré une vue d’ensemble plutôt positive de l’économie américaine, le patron de la Fed met en garde contre des risques de récession et d'un retour à un chômage fort à la fin de l’année si les finances publiques ne sont pas maîtrisées. Une situation donc partagée par tous, de part et d’autre de l’Atlantique !

- Un chiffre qui peut faire sourire à l’approche du 1er tour des législatives en France, mais qui ne fait pas du tout rigoler à Bruxelles : environ 20 % des eurodéputés français au Parlement sont partis (Kader Arif, Pascal Canfin, Stéphane Le Foll et Vincent Peillon) appelés au gouvernement ou sont prêts à partir pour l’Assemblée nationale, selon une enquête des Echos. Un eurodéputé français sur cinq... les bancs se vident à Bruxelles.

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