Alstom : Hollande à la manoeuvre, pour isoler Montebourg ?

Photo Jean Baptiste Giraud
Par Jean-Baptiste Giraud Modifié le 29 novembre 2022 à 10h10

"l'Etat a forcément son mot à dire" : François Hollande a pris le dossier Alstom en main. Pour ne pas laisser Arnaud Montebourg s'en occuper et se ridiculiser comme dans le dossier du rachat de SFR, quand il avait pris fait et cause pour Bouygues Télécom, quand Vivendi privilégiait Numericable ? Possible.

Le chef de l'Etat a en tout cas reçu lundi 28 avril au matin le PDG de Général Electric, dont le rendez-vous était initialement prévu la veille avec Arnaud Montebourg, puis décommandé à la dernière minute... Plus tard dans l'après-midi François Hollande a reçu le PDG de Siemens, dont le groupe a manifesté de l'intérêt pour le rachat d'une partie de l'activité d'Alstom, comme General Electric, à savoir la partie énergie du groupe. En fin de journée, c'est Martin Bouygues, actionnaire de référence d'Alstom, qui sera à l'Elysée, alors que la rumeur court que l'Etat pourrait racheter les parts de Bouygues dans Alstom pour pouvoir peser plus dans la décision finale de vente par appartements de l'entreprise.

L'offre de Siemens, non encore formalisée - et dont on ne sait pas si et quand elle le sera - pourrait proposer un échange d'actifs entre les deux entreprises. Siemens est en effet présent dans l'énergie, comme Alstom, mais aussi dans les transports - l'entreprise fabrique le ICE, le TGV allemand, quand Alstom fabrique le TGV français. Dans ce scénario, Siemens deviendrait un géant de l'energie en absorbant Alstom energie, et Alstom un géant des transports en absorbant Siemens transports...

Alstom, longtemps en difficulté, et réguliérement sauvé grâce à l'intervention de l'Etat, emploie 18 000 personnes en France et 93 000 dans le monde. Alstom est notamment le constructeur du mythique TGV, et c'est son leadership dans les secteurs des transports et de l'energie en France et dans le monde qui autorise l'Etat à intevenir sur le dossier, en vertu d'une loi de 2006 permettant au Ministère de l'Economie et des Finances d'intervenir dans les transactions touchant des "actifs stratégiques" sur le territoire français.

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Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).

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