Football : les clubs stars sont de plus en plus riches malgré un endettement record

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Par Laure De Charette Modifié le 25 janvier 2013 à 2h52

Voilà au moins des « petites » entreprises qui, bien qu’au cœur de l’Europe, ne connaissent pas la crise ! Qui donc ? Les clubs de football ! Les vingt clubs les plus riches du monde, dont de nombreux champions européens, ont vu leur chiffre d'affaires augmenter de 10% en 2011-2012, à 4,8 milliards d'euros. Encore mieux que l’année précédente, où leur chiffre d’affaires n’avait cru en moyenne « que » de 3%, selon l’étude annuelle baptisée la Football Money League réalisée par le cabinet américain Deloitte et publiée hier par Le Figaro.

Premier hors catégorie, le Real Madrid, fleuron espagnol, qui s’avère être club le plus fortuné du monde, avec 513 millions de chiffres d'affaires, pour la huitième année consécutive. Cette manne d’argent provient globalement de la vente des billets, des droits TV, des revenus commerciaux, des ventes de joueurs et des primes liées à la performance. Le club fait ainsi coup double, atteignant un record de longévité –détenu jusque-là par le Britannique Manchester United- et un record de richesse –à plus de 500 millions ! Il est pourtant immensément endetté. Le chiffre d’un milliard d’euros de dettes, même s'il paraît exagéré, circule régulièrement… Aucune autre entreprise n’y survivrait ! Au début des années 2000, le roi Juan Carlos a même du effacer une partie de la dette du club pour le remettre à flots.

Il est talonné de peu par un compatriote, le FC Barcelone. Ensuite arrivent à nouveau en bonne place trois clubs anglais -Manchester United (396 millions d'euros, +8%), Chelsea (323 millions, +27%) et Arsenal (290 millions, +16%)- et un Allemand, le Bayern Munich (368 millions, +15%).

En revanche les clubs français affichent des résultats sportifs, et donc financiers, décevants, à l’image de l’Olympique de Marseille (-10%, à 136 millions d'euros). Seul le PSG n’a pas de soucis de fin de mois. Merci les Qataris !

Mais la réussite financière de certains ténors ne doit pas faire oublier que plus de la moitié des clubs membres de l’UEFA sont dans le rouge. Nombre d’entre eux sont donc purement et simplement au bord de la faillite, dépensant bien plus qu’ils ne gagnent, par exemple pour s'offrir un joueur lors de la saison des transferts, à l'image de Cristiano Ronaldo, "acheté" pour 94 millions d’euros par le Real Madrid, puis pour le rémunérer, environ 12 millions d’euros par an pour ce même joueur de talent ! Le montant total de leurs déficits atteint même la somme record de 12,79 milliards d'euros. Dans environ 200 clubs européens, les salaires ponctionnent plus de 70% de leurs recettes. Impensable là encore dans une entreprise « normale » !

L’UEFA essaye pourtant depuis 2010, sous la houlette de son président Michel Platini, d’instaurer un certain « fair-play financier », pour forcer les clubs à assainir leurs comptes. Ces derniers, grands ou petits, ont jusqu’à 2015 pour revenir à l’équilibre, sous peine de se voir infliger une amende ou de se voir carrément exclure du championnat.

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

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