2020 aura été un annus horribilis, avec une récession record, 2021 aura permis de compenser une majorité des pertes. Mais 2022, qui devait être l’année où les effets de la crise sanitaire étaient effacés, commence très mal : la Banque de France a revu fortement à la baisse la croissance pour le premier trimestre 2022. La faute aux confinements en Chine et à la crise en Ukraine.
Moitié moins de croissance au premier trimestre 2022 en France
S’il est difficile de connaître exactement les effets de la guerre menée par la Russie en Ukraine sur la croissance française, européenne et mondiale en 2022, notamment car il est impossible de savoir combien de temps la guerre va durer, les premiers effets se font sentir. Dans son Point de conjoncture, publié le 12 avril 2022, la Banque de France a revu fortement à la baisse la croissance hexagonale pour le premier trimestre 2022.
Par rapport aux prévisions précédentes pour le premier trimestre 2022, la baisse est de 0,25%… mais elle représente la moitié de la précédente estimation de croissance de la Banque de France sur les trois premiers mois de l’année, soit 0,5%. La guerre en Ukraine aura donc réduit de moitié la croissance française du premier trimestre 2022.
La crise sanitaire continue de peser sur l’économie
Le conflit en Ukraine n’est toutefois pas le seul responsable de la baisse de la croissance française, bien qu’il ait été à l’origine d’une explosion des prix à la consommation. La crise sanitaire de la Covid-19 continue de peser sur l’économie mondiale, et donc française, souligne la Banque de France.
Frappée par une recrudescence des cas de contamination par le virus Sars-CoV-2 et ses variants, la Chine a décrété de nouveaux confinements généralisés de sa population, dans le cadre de sa stratégie « zéro covid ». Résultat : la production a de nouveau été à l’arrêt dans les usines géantes chinoises, renforçant les pénuries. Or, ces dernières continuent depuis les premiers confinements de 2020, et semblent même empirer : 60% des entreprises françaises déclarent avoir des problèmes d’approvisionnement en mars 2022, contre 54% le mois précédent.