BCE : les limites de l’efficacité d’une politique monétaire et fiscale obsolète

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Par Willy N. Annicette Publié le 22 août 2020 à 7h30
Bce Banques France Livret A 2
8,7%Selon les prévisions de la Commission européenne, le PIB de la zone euro devrait baisser de 8,7 % en 2020.

Le 18 mars dernier et à l’instar de la Chine, l’Australie, les États-Unis, l’Angleterre et le Japon, la Banque Centrale Européenne (BCE) annonçait la mise en place d’une série de mesures visant à soutenir à la fois les entreprises et les gouvernements d’Europe, touchés de plein fouet par la crise sanitaire.

Politique monétaire européenne : peu d'innovation

En effet, les obligations en fonds propres des banques se sont retrouvées assouplies afin de libérer davantage de liquidité et leur permettre de plus facilement prêter aux ménages. Ce changement s’inscrit dans une politique monétaire et fiscale dont les objectifs semblent éluder la BCE depuis plus d’une dizaine d’année : stimuler la croissance Européenne par la consommation. Un autre de ces dispositifs, le PEPP (Pandemic Emmergency Purchase Program), un programme de rachat massif d’obligations d’État à hauteur de 750 milliards d’euros, n’est autre que le prolongement d’une politique de relance économique lancée en 2015. Cette dernière action n’est pas anodine. Elle vise, cette fois-ci, à aider spécifiquement certains pays de l’union, tels que l’Italie, Le Portugal et la Grèce dont le surendettement, déjà conséquent ces dernières années, commencent à grandement inquiéter des investisseurs. Ceux-ci doutent, en effet, de plus en plus de leurs solvabilités, alors qu’une contraction de 5 à 10% du PIB Européen est attendue, suite aux effets dévastateurs du COVID-19 sur les économies de l’union.

Vers une hausse des taux directeurs ?

Le 5 Mai, l’Allemagne, s’estimant lésée, n’a d’ailleurs pas manqué d’exprimer son mécontentement et son incompréhension quant à ces actions de sauvetages et a demandé des clarifications sous peine de démonétisation. De plus, et contrairement aux autres nations du globe, la BCE ne peut plus, en parallèle, agir sur ses taux directeurs sans inquiéter les marchés. Pire, les effets de la crise sont venus exacerber un problème systémique de croissance au sein de l’Europe que l’organisme Européen essayait désespérément de régler sans réel succès. Les chiffres décevants du taux d’inflation, un taux de chômage qui va mécaniquement (et logiquement) tendre à la hausse aux vues de l’actualité, font craindre le pire.

Il apparait donc que l’ensemble des instruments dont la BCE dispose habituellement afin de guider artificiellement l’économie vers les objectifs de croissance préalablement fixés semblent peu efficaces et inadaptés à la complexification du macro-environnement économique européen. D’autres facteurs présentant des impacts négatifs grandissant sont, pour l’instant, hors de sa portée, rendant plus que jamais légitime une remise en question de sa politique actuelle.

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