Dettes publiques : Forfait illimité pour les rachats par la BCE

Photo Jean Baptiste Giraud
Par Jean-Baptiste Giraud Modifié le 7 septembre 2012 à 8h59

Des dettes par dessus la tête. La Banque Centrale Européenne (BCE) achetera sans limite les bons du Trésor des Etats européens en difficulté, à condition qu'ils réforment leurs économies, mais sachent aussi les soutenir, ce qui peut paraître paradoxal... Concrètement, la BCE qui a racheté jusqu'ici 210 milliards d'obligations grecques, espagnoles et italiennes sur les marchés secondaires, pour faire baisser les taux quand c'était vraiment nécessaire, ne se fixera plus de plafond. Ce programme de rachat des dettes publiques, toujours de 1ère, 2e ou 3e main, appelé Outright Monetary Transactions, devrait dissuader les spéculateurs de s'attaquer à certains pays, soulager leurs économies de dizaines de milliards d'euros d'intérêts sur plusieurs années, et facilter à nouveau les échanges interbancaires et les octrois de prêts aux entreprises comme aux particuliers, notamment les prêts immobiliers.

Pour ce faire, la BCE a accepté de renoncer à un autre de ses avantages, celui du privilège de ses créances, sur celles des investisseurs privés ; Autrement dit, en cas de défaillance d'un Etat dont la valeur des bons du Trésor serait en partie dénoncés par l'emprunteur, la BCE ne serait pas servie en premier par le créancier, mais en même temps que les autres, ce qui n'est pas neutre pour les investisseurs privés.

Mario Draghi le président de la BCE a toutefois mis une condition au rachat des dettes publiques par la BCE : que les pays émetteurs aient d'abord appelé à l'aide le Fonds Stratégique Européen (FESF), ce qui n'est pas le cas de l'Espagne par exemple pour l'instant, et surtout... engagé les réformes jugées indispensables par leurs pairs.

La Bundesbank, dont le gouverneur a voté seul contre (face à 22 voix pour), boude ce matin. Maintenant, il faut espérer que sa position conservatrice ne soit effectivement pas la bonne... Mais quels sont les risques de ce programme de rachat de dette et pourquoi l'Allemagne s'y oppose? Lire la suite ici: Rachat de dette par la BCE: quels sont les risques ?.

Photo Jean Baptiste Giraud

Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).

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