La situation devrait se dégager pour la direction d'Air France-KLM. Le conseil d'administration se réunirait demain, jeudi 16 août, pour acter la nomination de Benjamin Smith, l'actuel numéro 2 d'Air Canada.
Cette information des Echos, qui confirme celles de Libération et du Monde, réglerait une bonne fois pour toutes la situation délicate qui est de la compagnie aérienne depuis le mois de mai. Jean-Marc Janaillac, l'ex-PDG d'Air France-KLM, avait mis son poste en jeu lors d'un référendum interne qu'il a perdu. Depuis, c'était une direction transitoire et sans réel pouvoir qui expédiait les affaires courantes au sein du groupe. Avec des syndicats de plus en plus impatients de revenir à la table des négociations, et qui menacent de reprendre le mouvement social à la rentrée.
Benjamin Smith bien parti
La nomination de Benjamin Smith, pressentie il y a quelques jours par Le Monde, a provoqué une levée de boucliers de la part du SNPL, le principal syndicat de pilotes d'Air France-KLM. Ce dernier a dénoncé l'hypothèse d'un « patron nord-américain », avec en corollaire « la promesse du maintien en place de la 'vieille garde française' ». Et d'en appeler à Emmanuel Macron pour « sommer le conseil d'administration de faire un travail impartial, de reconsidérer l'ensemble des candidatures ». Une demande qui manifestement n'a pas été entendue par l'Élysée (l'État détient 14,3% du capital d'Air France-KLM).
Un profil de spécialiste du transport aérien
Benjamin Smith est le patron opérationnel d'Air Canada. Il a participé aux négociations avec les personnels de la compagnie aérienne dans le cadre d'un accord sur dix ans et il a supervisé le lancement de la filiale low cost Air Canada Rouge. Sa rémunération, en tant que directeur général (et non PDG), serait de 3,3 millions d'euros par an, trois fois plus que son prédécesseur… Il fallait bien cela pour attirer un profil aussi intéressant, qui devra s'atteler à relancer les négociations avec les syndicats pour éviter le crash à Air France-KLM.