L’idée de mettre en place un revenu de base, sans condition ni contrepartie, en remplacement des différentes aides sociales existantes, fait son chemin ici ou là.
Une somme fixe pour "promouvoir l'emploi"
C’est la Finlande qui ouvre le bal. Comme promis par le Premier ministre pendant sa campagne électorale, le gouvernement finlandais va tester le versement d’un revenu de base à chaque citoyen, sans conditions. Chacun des 2 000 Finlandais en âge de travailler, choisis au hasard, va recevoir la somme de 560 € par mois, qu’il soit riche ou pauvre, en guise de seule et unique prestation sociale.
« Au moment d’évaluer les effets du revenu de base, le groupe-test serait comparé avec un groupe de contrôle composé de personnes du même type que le groupe visé mais ne recevant pas de revenu de base. Le premier but de l’expérience du revenu de base est de promouvoir l’emploi », a expliqué le ministère.
Le gouvernement espère aussi simplifier le système de prestations sociales et « réduire la bureaucratie ».
Et en France ?
En France, le premier ministre Manuels Valls a déclaré mi-mai, dans sa ville d’Evry (Essonne), que « le revenu universel [est] une idée qu’il faut mettre dans le débat public » dans la perspective de l’élection présidentielle de 2017.
D’après Yannick L’Horty, professeur à l’université Paris-Est-Marne-la-Vallée, dans Le Monde, « c’est l’une des rares mesures économiques qui peut être à la fois très sociale et très libérale ».
Mais elle a un coût : dans un rapport publié le 22 mai, la Fondation Jean-Jaurès, proche du Parti socialiste, estime qu’un montant de 750 euros par mois coûterait 565 milliards d’euros, soit 26 % du PIB français !
Pour l'heure, selon un sondage BVA réalisé fin mai, les Français sont très partagés sur l’instauration d’un « revenu minimum universel » puisque seuls 51 % des Français la plébiscitent. Certains y voient la possibilité pour chacun d’entre nous de mener une vie décente, quand d’autres assurent qu’un revenu assuré entrainerait un risque accru d’oisiveté.
Les Suisses, eux, ont carrément dit non à ce projet lors d’un référendum. 77 % des électeurs ont voté contre une initiative populaire pour un revenu universel de 2 300 € par mois.
https://www.lemonde.fr/economie/article/2016/06/04/le-revenu-universel-entre-utopie-et-pragmatisme_4934957_3234.html#8SD74TiHtbhO6fCO.99