Les petits commerces veulent interdire le Black Friday

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 9 novembre 2020 à 11h56
Ecommerce
500 EUROSLe gouvernement va proposer une aide de 500 euros pour créer son site marchand.

L’année 2020 et son double confinement, qui les a contraints à fermer le rideau, a été catastrophique pour les petits commerçants des centres-villes : ils sont sur le bord de la faillite. D’un autre côté, il y a un secteur qui se frotte les mains : le e-commerce. Avec le Black Friday qui arrive, les petits commerçants sont d’autant plus inquiets.

Pas de Black Friday en 2020 demandent les fédérations de commerçants

Dans une tribune publiée le 8 novembre 2020 dans le Journal Du Dimanche, 4 fédérations de commerçants français, très précisément la Confédération des Commerçants de France (CDF), la Fédération française des associations de commerçants (FFAC), la Fédération nationale des centres-villes « vitrines de France) (FNCV) et la Conseil national des centres commerciaux (CNCC), ont émis une demande claire, nette et précise : il ne faut pas de Black Friday cette année 2020.

Importée des États-Unis, cette période de promotions qui tombe fin novembre capte généralement une bonne partie des achats de Noël. Mais cette année 2020, si rien n’est fait, l’opération ne bénéficiera qu’au e-commerce.

« Les dispositions prises pour juguler la propagation du virus ne font qu'accroître la scandaleuse inégalité de traitement préexistante entre les commerçants physiques et les marchands du web, au péril des premiers et au profit exclusif des seconds », écrivent les fédérations.

Pour que l’équité soit respectée, elles ont donc deux demandes : « l'interdiction immédiate du Black Friday 2020 », surtout sur Internet, mais également que le e-commerce soit, comme les petits commerçants, contraint de ne vendre que des « produits essentiels », alors qu'il peut encore tout vendre.

Une réouverture des commerces ? Pas sans nouvelles mesures

Les fédérations de commerçants ont également appelé le gouvernement a rouvrir les commerces non-essentiels le 12 novembre 2020, afin que ces derniers puissent être ouverts durant la période de forte consommation que sont les fêtes de Noël. Mais Bruno Le Maire, dans un entretien au JDD paru le même jour, n’a pas donné de faux espoirs : si ouverture il y a, ce ne sera « qu’avec de nouvelles règles sanitaires » : accès sur rendez-vous, augmentation de la limite du nombre de personnes...

Quant au débat sur Amazon et les Black Friday, il estime que « prendre Amazon comme bouc émissaire n'est pas la solution : cet acteur ne représente que 20% du commerce en ligne en France ». Il juge que le problème ne vient pas du géant de Jeff Bezos mais des petits commerçants eux-mêmes qui ne se sont pas digitalisés… et veut les aider avec une enveloppe de 500 euros.

Or, n’en déplaise au ministre de l’Économie, cette enveloppe ne suffira pas : il faut compter plusieurs milliers d’euros pour avoir un site marchand.

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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